L’interview de Laetitia, en Nouvelle-Zélande
Laetitia, 25 ans, est originaire de Namur en Belgique. Elle est partie s’installer en Nouvelle-Zélande avec son mari car ils rencontraient des difficultés à trouver du travail dans leur pays d’origine.
Où est-ce ?
Il s’agit de Christchurch, en Nouvelle-Zélande (Océanie).
Cette photo représente le centre commercial en conteneurs de bateaux, Re:START Mall, construit après le tremblement de terre de Février 2011.
Découvrez son interview
Présentez-vous
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Laetitia, 25 ans. J’ai grandi près de Liège, en Belgique, tout en étant imprégnée de la culture italienne de par ma famille paternelle. Je suis mariée et n’ai pas (encore) d’enfants. J’ai parcouru les trois ans d’études pour être professeur de français et religion sans toutefois obtenir de diplôme. Je suis passionnée de jeux de société et j’aime les activités créatives.
Vous et les blogs/sites
Notre blog (http://belgium2nz.blogspot.be) nous permet à la fois de garder une trace de ce que nous vivons ici au jour le jour et d’informer notre famille et nos amis de ce qui se passe chez nous sans devoir écrire dix mille e-mails et répondre des centaines de fois aux mêmes questions.
Où vivez-vous actuellement ?
Nous vivons en Nouvelle-Zélande. Mon mari a postulé un peu au hasard et sans trop y croire pour deux doctorats (l’autre était à Wellington) et il a été retenu. L’université de Canterbury ayant répondu en premier, nous avons immédiatement accepté l’opportunité de vivre à Christchurch.
Où viviez vous en Belgique ?
Je vivais en Belgique avec mon mari dans un petit appartement de 30m². J’étais étudiante jusque juin et je suis partie en septembre. Financièrement, le fait de vivre dans un espace si petit nous permettait d’acheter des « extras » de temps en temps malgré un unique salaire.
Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?
Nous pensions nous expatrier dans un futur plus lointain que ce qui est effectivement arrivé. Nous voulions voyager, étions curieux de découvrir la Nouvelle-Zélande par nous-mêmes, sa culture et ses paysages. Cette envie s’est renforcée par la difficulté de trouver un travail dans notre pays et par l’injustice qui y règne à différents niveaux.
Changer de contexte, recommencer à zéro dans un pays non francophone où les employeurs tiennent compte de ce que les gens sont capables de faire plutôt que se limiter aux diplômes.
Votre vie à l’étranger
Qu’est ce qui vous plait dans votre vie à l’étranger ? Qu’est-ce qui vous plait moins ?
Beaucoup de choses me plaisent dans ce pays, et ça me manquera quand on devra rentrer : le nombre incroyablement faible de gens qui fument dans la rue, les routes aménagées pour les cyclistes, la simplicité de l’administration, la ville peu dense, la mentalité de ne pas se tracasser pour rien et d’être en relation avec les gens (impossible de regarder un plan de la ville sans être accosté par quelqu’un qui veut vous aider à trouver votre chemin). On voit aussi de beaux paysages dès qu’on s’éloigne un peu de la ville.
Ce qui plait moins, c’est de vivre dans les années septante (70), sans chauffage central, sans isolation des murs ni double vitrage. Le sol en moquette est horrible pour les allergies et le chocolat d’ici est… mangeable.
Quel est le climat ?
Le climat est agréable, il fait souvent ensoleillé, parfois nuageux et il ne pleut pas beaucoup. Le temps change parfois très vite. Le soleil est dangereux, crème et lunettes solaires obligatoires. Il arrive qu’un vent chaud souffle sur la ville, bien pratique pour sécher le linge.
Au niveau du logement ?
Trouver un logement est horrible à Christchurch, la ville ayant été détruite par un tremblement de terre il y a presque trois ans. Les loyers sont excessivement chers pour des maisons parfois en mauvais état ou sales. Les visites se font pendant un quart d’heure en même temps qu’une vingtaine d’autres personnes. Puis on complète un document presque intrusif et on espère être sélectionné.
Au niveau de la nourriture ?
Concernant la nourriture, le concept de barbecue est bien plus sain ici, on ne lésine pas sur les légumes. J’ai aussi mangé le premier « fish’n’chips » de ma vie, c’est mieux que les snacks industriels de chez nous. Ce qui est surprenant, par contre, c’est l’utilisation de la « sour cream » (crème aigre) surtout en association avec des sauces sucrées… sur une pizza.
Ce qui me manque, c’est la glace avec les saveurs considérées comme basiques chez nous : chocolat, moka, coco, et la sauce chocolat dégoulinant dessus, avec des morceaux de meringue.
Au niveau des vacances ?
Je commence à peine à travailler en tant que professeur de français pour un club de langues extrascolaire. Je pense pouvoir m’attendre à travailler dix heures par semaine, donc la question des vacances ne se pose pas vraiment…
Au niveau de la santé ?
Il semblerait qu’en tant que titulaire d’un visa de travail de plus de deux ans, je sois couverte. Mais je crois que ce n’est valable que pour les soins en hôpitaux ou tout ce qui est lié à la maternité. Je dois encore me renseigner avant d’attraper une grippe.
Au niveau de la conduite ?
Il faut rouler à gauche en tenant sa droite. Je n’ai pas de permis de conduire, je compte éventuellement le passer ici. Par contre, les frais administratifs liés à la demande d’un permis et aux différentes étapes pour le passer sont assez élevés.
Les gens semblent être cool au volant, ils s’arrêtent parfois dix ans en avance pour laisser passer un piéton ou avant de s’engager dans un rond-point vide. Ils prennent leurs tournants assez courts en général et roulent un peu comme… des « branquignols ».
Y’a-t-il de la censure ?
Au contraire, à la télé, ils n’hésitent pas à montrer des horreurs dans des publicités pour un médicament contre les infections des ongles ou encore dans une émission sur l’obésité morbide. Exemples réels.
Racontez-nous une anecdote
La première fois que je suis allée à la poste pour demander combien coute l’envoi d’une lettre en Europe, la femme m’a expliqué tout le tarif en parlant de « awesèz ». Son doigt pointait le mot « overseas ».
Votre adaptation
Votre intégration a-t-elle été facile ?
Les gens remarquent assez vite mon accent francophone, il semblerait que ça attire leur sympathie. Avec les questions habituelles, d’où tu viens, tu es ici pour longtemps, etc.
Avez vous rencontré facilement les « gens du pays » ?
Oui, grâce aux jeux de société : on a trouvé deux groupes de joueurs et, en un mois, on connaissait déjà des gens qui nous proposaient de nous aider lors de notre emménagement.
Voyez vous / côtoyez vous d’autres francophones sur place ?
Nous n’avons pas encore rencontré d’expatriés francophones. Par contre, on a rencontré un Anglais, une Hongroise et un couple d’Américains.
Vous êtes vous facilement adaptés à votre nouveau pays ?
Oui. Dès le départ, je me suis mis en tête que tout serait différent et dès le premier jour, je me suis dit : « Ici, c’est chez moi. » J’ai très vite pris mes repères. Me projeter en avant pour construire ma nouvelle vie plutôt que regarder en arrière ce que je laissais m’a probablement aidée.
Connaissez-vous la langue du pays ?
J’ai eu des cours d’anglais à l’école pendant quinze ans, j’ai utilisé des jeux vidéos et tenté de comprendre des chansons en anglais quand j’étais plus jeune. J’avais donc des bases assez solides, mais j’ai appris encore beaucoup plus en deux mois ici. Le plus difficile a été de s’habituer à l’accent local, qui n’a rien à voir avec ce qu’on apprend à l’école.
Votre lien avec la Belgique
Avez vous prévu de revenir vivre en Belgique un jour ?
Je compte rentrer en Belgique dans trois ans. Le confort des maisons de chez nous, les bonnes choses que nous avons à manger et la dimension culturelle et folklorique sont des choses difficiles à quitter définitivement. Le fait de pouvoir se déplacer facilement en train de ville en ville et d’avoir plein de pays à visiter à moins de 3h d’avion. Par contre, je me vois déjà pester contre les fumeurs…
On utilise Skype pour parler avec nos proches, mais il est difficile d’attraper certaines personnes avec le décalage horaire. Et puis finalement, on raconte souvent la même chose, donc je n’ai pas envie d’en abuser. Vu le prix du billet d’avion, je ne sais pas si on pourra revenir entre-temps.
Si vous comptez rentrer au pays, pensez-vous garder un lien avec votre pays d’expatriation ?
Lorsqu’on vivra à nouveau en Belgique, je pense que nous reviendrons de temps en temps à Christchurch pour revoir nos amis d’ici. Et pourquoi pas attribuer un parrain néozélandais à nos futurs enfants en plus du parrain et de la marraine « normaux » ?
Et pour finir…
Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?
J’ai beaucoup amélioré mon anglais, même si je ne m’exprime pas encore très bien. Je suis capable de suivre une conversation entre trois personnes, ce qui était inimaginable il y a trois mois. J’ai aussi adopté une attitude cool face aux tremblements de terre : j’ai intégré le fait que c’est normal d’en avoir et que ça peut arriver n’importe quand, la plupart du temps sans danger. Ça donne des : « Ne mets pas le verre trop près du bord, il serait par terre en cas de séisme. »
Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?
Ne pas hésiter à saisir l’occasion de vivre un moment à l’étranger, quitte à revenir si nécessaire. C’est une expérience extrêmement riche.
Comment vous voyez vous dans 5 ans ?
De retour en Belgique, avec nos amis NZ qui nous manquerons.
Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?
Chaque pays a ses avantages et ses inconvénients. Je pense rester entre la Belgique et la Nouvelle-Zélande, parce que je suis convaincue qu’en combinant certaines caractéristiques de chacune, on aurait un pays parfait.
Où aimeriez-vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?
6 mois en Belgique, 6 mois en NZ. Un été permanent !
Retrouvez Laetitia sur son blog
Le blog de Laetitia : http://belgium2nz.blogspot.be/.
Remerciements
Merci à Laetitia d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa nouvelle vie Néo-zélandaise !
Vous avez des questions ?
Si vous souhaitez poser des questions à Laetitia sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Elle se fera un plaisir d’y répondre !
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Ca ne serait pas au Mexique la zone commerciale de Container City Cholula ?
C’est bien un centre commercial en container de bateaux, mais ce n’est pas au Mexique…
C’est à Rotterdam ?
Euh peut être la nouvelle zélande