L’interview de Aminata, en Inde

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Aminata, une jeune étudiante de 22 ans, a décidé de quitter sa zone de confort à Paris pour effectuer un stage en Inde.

 

 

 

 

 

 

indeOù est-ce ?

Il s’agit d’une photo prise au village de Hampi, un village de l’État du Karnataka en Inde.

 

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Aminata
Age : 22 ans
Situation personnelle : Célibataire
Situation professionnelle : Etudiante au département Communication/Marketing de l’ONG CRY-Child Rights and You
Pays et ville d’origine : France – Paris
Pays et ville d’accueil : Inde (3 mois Pondicherry + 6 mois Bombay)
Type et durée du visa : Visa tourisme de 6 mois, renouvelé en décembre pour 3 mois supplémentaires.
Motif de l’expatriation : Stage en communication au sein d’ONG
Blog : http://paristoindia.wordpress.com

Qui êtes-vous ?

Bonjour, Hello, Vanakam, Namasté… Je m’appelle Aminata, j’ai 22 ans. Je suis née et ai grandi à Paris. Avant d’être expatriée en Inde, j’étais étudiante en Master 1 de Communication. Je ne suis pas marié, je n’ai pas d’enfants (pas encore !). J’aime les voyages, la photographie, le théâtre (5 ans d’expérience), les bubble tea… et tout simplement le tea !

Quel est l’adresse de votre blog ?

Vous pouvez suivre toute mon épopée indienne à l’adresse http://paristoindia.wordpress.com. Mon blog relate les aventures plus ou moins trépidantes et les anecdotes en tous genre d’une jeune stagiaire parisienne en Inde, en l’occurrence moi. J’ai décidé de faire ce blog car j’avais un besoin urgent d’exprimer mon expérience au-delà de simples partages de photos et statuts sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram notamment). J’aime beaucoup l’écriture créative aussi donc c’était un bon moyen pour me forcer à écrire régulièrement. Je n’ai pas beaucoup l’occasion d’utiliser la langue de Molière et mon blog me permet de conserver un rapport constant avec la langue française.

Où vivez-vous actuellement ?

Je vis actuellement dans le quartier le plus populaire, surpeuplé, chaotique de Bombay, en Inde. Je suis arrivée en fin Juin 2013 dans le cadre d’un stage à Pondicherry que j’ai effectué pendant près de 3 mois. J’ai ensuite changé d’atmosphère pour m’installer à Bombay en Octobre dernier. Ce n’est pas la première fois que je tente une aventure de plusieurs mois à l’étranger. Il y a deux ans j’ai vécu 8 mois au Québec dans le cadre d’un échange universitaire, afin d’y effectuer ma 3ème année de licence.

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Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?

Avant mon expatriation, j’étais étudiante en Communication à la Sorbonne. J’effectuais ma première année de Master et partageais mon temps entre mon stage, mon job d’hôtesse événementielle, mes amis, mon copain de l’époque et mon mémoire. J’ai toujours été une fille, une femme occupée par le travail et j’aime ça mais l’année dernière était particulièrement intense. Une année charnière, chargée, stressante qui m’a donnée envie de m’échapper l’espace d’une année de mon quotidien parisien. Je vivais chez ma mère et vivrai toujours chez ma mère à mon retour ! Ma famille est très importante à mes yeux. J’ai une grande sœur et un grand frère qui me manquent terriblement. D’autre part, j’affectionne beaucoup mon quartier à Paris, le 9eme arrondissement. J’apprécie toujours de voir des amis du quartier autour d’une tasse de thé pour papoter un peu.

Pour quelles raisons vous êtes-vous expatrié ?

Mon expatriation s’inscrit dans un projet professionnel mûrement réfléchi. A l’issu de mon Master 1, je désirais effectuer une année de césure car je souhaitais effectuer un stage au sein d’une ONG afin d’acquérir une expérience professionnelle en vue d’enrichir mon dossier pour mes admissions au Master 2 que je convoite. De plus, je désirais saisir l’opportunité d’acquérir une expérience humaine unique au sein d’une culture aussi riche qu’est la culture indienne. Soucieuse des problématiques liées aux inégalités Nord/Sud et la solidarité internationale de manière générale, je désire travailler au sein d’une organisation humanitaire internationale au terme de mes études.

Bien que mon immersion en Amérique de Nord d’un an dans le cadre de ma licence a été une expérience formidable, je ressentais le besoin d’être confrontée à un mode de vie différent de celui du mode occidental.

J’ai le gout de l’aventure et voulais vivre une expérience dans un environnement distinct de mon cadre de vie habituel.

Comment s’est passé votre départ ?

Mon départ s’est organisé dans l’urgence ! A la fin de mon Master 1, j’ai consulté une annonce par hasard sur le coordinationsud.org. J’ai postulé sans grande conviction pour une offre de stage, j’ai été reçu pour un entretien skype d’une heure. J’ai été sélectionnée alors que j’étais en vacances au Mali ! A mon retour de vacances, j’avais deux semaines jour pour jour pour faire visa, valise, et préparatifs avant le début du stage. Pour la valise, j’ai emporté quasiment les mêmes vêtements que j’avais pris pour le Mali car le climat est le même qu’en Inde (chaud) donc des vêtements légers mais pas trop courts (en dessous du genoux) pour s’adapter à la culture. Excitation mêlée à de l’appréhension, je ne réalisais pas vraiment que j’allais vraiment m’envoler pour l’Inde.

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

A Pondicherry, l’installation s’est faite dans le confort, ‘shanti shanti’ comme on dit ici. J’étais partie ave un organisme français et vivais avec d’autres stagiaires français. Les responsables du centre où je vivais étaient très protecteurs, trop peut-être… mais bon c’était pour notre sureté ! Les personnes aux alentours étaient des villageois parlant tamoul et les employés du centre ne parlaient pas anglais non plus (Hindi ou Tamoul), voir un anglais très pauvre. La communication était forcement difficile mais on parvenait tout de même à se comprendre avec des gestes et quelques mots d’anglais glissés « par-ci par-là » et des mots tamouls appris sur le tas.

A Bombay, je suis arrivée seule, je ne connaissais personne, je devais trouver un logement toute seule. Le premier mois a été dur… J’étais partie dans cette ville géante, chaotique bruyante mais dans le même temps tellement dynamique !

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre vie à l’étranger ? Qu’est-ce qui vous plaît moins ?

Ce qui me plaît le plus en Inde est la richesse de sa culture, un dépaysement total pour le pire mais surtout le meilleur. Après, je suis née dans le pays des droits de l’homme, et je ne cautionnerai jamais le système des castes ainsi que les inégalités entre les genres qui perdurent toujours en Inde. L’évolution des mentalités doit se faire mais c’est un long chemin.

Par rapport à la vie en France, qu’est-ce qui est mieux ? Qu’est-ce qui est moins bien ?

L’entraide, le partage, l’hospitalité indienne sont certainement des aspects du pays qui vont me manquer de retour en France. Je n’ai pas hâte de retrouver l’individualisme parisien, l’indifférence, la froideur… En Inde tout est coloré, vivant, festif (beaucoup de festivals).

Apres, l’intimité n’est pas toujours respectée dans le sens où les gens se permettent de poser des questions parfois très intimes mais qui paraissent anodines à leurs yeux. Non désolée, ce n’est pas dans mes habitudes de divulguer mon salaire à un parfait inconnu.

Aussi, ca ne va pas me manquer de stresser à chaque fois que je sors le soir et me demander si prendre le train est un risque.

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Quelles sont les caractéristiques de votre pays d’accueil ?

L’Inde est à un carrefour majeur de son développement mais la corruption, les esprits trop conservateurs freinent la progression du pays.

  • La mentalité des locaux

Les gens pensent en termes de communauté. Colocation avec personnes de la même communauté, mariage avec une personne de la même communauté… « On ne se mélange pas».

  • Le climat

Chaud. Bon en réalité tout dépend de la région où l’on est. A Bombay, la mousson commence courant juin-juillet et jusqu’à septembre il pleut des cordes, l’eau peut même atteindre les genoux. A partir de septembre, c’est la saison chaude, il fait humide mais à partir de mars c’est la saison humide, la pire et très difficilement supportable d’après les différents témoignages… En somme je suis chanceuse, je n’ai pas connu les trombes d’eau de la mousson étant arrivée en octobre à Bombay et je ne connaîtrai pas l’horrible saison humide car je rentre à la mi-mars en France. Cependant, la pollution au quotidien est tout de même assez étouffante.

  • Le logement

Trouver un logement à Bombay est un véritable parcours du combattant. (voir article dans mon blog portant sur ce sujet). Le plus souvent il faut passer par des  « brokers» (agents) qui se chargent de vous faire visiter des logements plus hasardeux les uns que les autres. Le quartier des expatriés se situe à Bandra mais il faut être prêt à dépenser un montant élevé pour y vivre. Les bails sont souvent de 11 mois minimum et les  propriétaires demandent bien souvent de payer la totalité des 11 mois de loyers a l’avance, voir 6 mois pour les plus indulgents. Il peut aussi avoir plusieurs restruitons : horaires, refus d’inviter des amis, des garçons pour les colocs de filles, interdiction de manger non végétarien, ect…Heureusement mon propriétaire est très ouvert et je n’ai pas tous ces soucis. Mais les recherches n’ont pas été si simples.

  • La nourriture

J’apprécie énormément la cuisine indienne. La cuisine végétarienne a été une véritable révélation pour moi, habituée à manger de la viande à chacun de mes repas. J’ai aussi un fort appétit et la cuisine indienne très généreuse me ravit même si de temps en temps manger un peu plus léger me manque. Le fromage est certainement l’aliment qui me manque le plus. Impossible d’en trouver ici et quand bien même certains commerçants en dispensent, le goût n’est pas fidèle et le prix souvent exorbitant.

  • Hampi

    Hampi

    La scolarisation

La scolarisation est un problème majeur en Inde. Sans citer les statistiques, un nombre très important d’enfants travaillent au lieu d’être à l’école, souvent pour subvenir aux besoins familiaux. On observe aussi une inégalité entre les garçons et les filles pour l’accès à l’éducation. Les filles vont plus facilement être déscolarisées et cela pour diverses raisons. A ce jour, l’école est obligatoire à partir de 6 et jusqu’à 14 ans. CRY – Child Rights and You est une ONG qui lutte pour l’accès à l’éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants de moins de 18 ans. Le gouvernement instaure des lois, rarement implantées dans le pays notamment dans les zones les plus marginalisées, en Inde rurale.

  • Les vacances

Je suis stagiaire. Je n’ai pas de vacances et travaille même le samedi (c’est courant en inde) Deux semaines avant mon retour, je prévois de voyager un peu et voir le Taj Mahal notamment.

  • La santé

J’ai eu recours à deux reprises à des professionnels de la santé en Inde. J’ai payé mes soins dans l’intégralité. J’ai conservé les feuilles de soins pour me faire rembourser une partie des frais à mon retour en France avec l’assurance étudiante que j’ai souscrit à mon départ.

  • La conduite

Je ne suis pas très sensibiliser quant à la conduite. De manière générales, les personnes conduisent sans se soucier de ce qui se passe autour, les piétons semblent invisibles parfois. Je sais que la conduite est folle à Pondicherry, de nombreux autochtones conduisent en état d’ébriété ce qui fait des ravages… Je suis bien placée pou le savoir. Une moto m’a fauchée en septembre, heureusement je n’ai écopé que de quelques points de sutures. A Bombay, le trafic est tellement omniprésent au quotidien que tout est forcément mieux organisé que n’importe quelles autres villes indiennes. La conduite est à gauche à Bombay mais selon les états, le sens varie.

  • La censure

Il y a énormément de censure. Tout est contrôlé : le courrier, la presse, la télévision… Certaines scènes de nudité ou de baisers trop fougueux sont floutées voir supprimées d’un film diffusé à la télévision.

  • Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher

Les produits alimentaires européens tels que l’huile d’olive, le fromage, vont être plus chers qu’en France. Pour ce qui est des transports en communs, du train, des taxis, les prix seront relativement bas voire très bas (à peine 5 euros le trajet en train pour voyager entre deux villes, 0.20cts un ticket de train local, 1 euro une course moyenne en taxi de 20min). De même, un plat dans un restaurant sera en moyenne de 2 euros. Les vêtements vont être moins chers aussi, même les grandes marques.

Marathon de Bombay avec CRY

Marathon de Bombay avec CRY

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?

L’intrusion dans notre vie privée, le regard que portent certains indiens sur les étrangères (j’entends regard pervers), le fait que les commerçants veulent sans cesse arnaquer les étrangers. Heureusement que je connais quelques termes en Hindi afin de leur montrer que je ne suis pas une touriste à qui on peut faire payer un article 10 fois son prix. Je déteste aussi l’agressivité des femmes dans le train local aux heures de pointes, un jour l’une d’entre elles m’arrachera un bras.

Avez-vous des «habitudes» ?

Il m’arrive de porter des vêtements indiens et bijoux indiens (bracelet autour du poignet, de la cheville). Je mange aussi avec les mains aussi bien à la maison, qu’au restaurant (quand le plat s’y prête). Je bois au moins un verre de chai par jour (boisson nationale). Je m’intéresse aussi à la méditation et au yoga. Il y a quelques mois c’était très loin de mes centres d’intérêt.

Y’a-t-il beaucoup de choses à visiter aux alentours ?

Il est tres facile de voyager en Inde, que cela soit en bus ou en train. Prendre un bus de nuit ou un train de nuit permet de rejoindre un endroit assez rapidement sans perdre trop de temps dans les transports. Il y a une variété d’endroits à explorer. Le weekend dernier, j’ai passé un dimanche à la montagne à Matheran, aux portes du pollué Bombay. Je trouve incroyable que si prés de ce nid à pollution se trouve cette magnifique station de montagne où les voitures ne sont pas autorisées.

Décrivez votre cadre de vie ?

Je suis en colocation avec deux indiennes qui ne sont pas souvent à la maison, ce qui me permet d’avoir les avantages de la colocation sans les inconvénients. Je peux avoir mon intimité et c’est tres important à mes yeux. Je vis dans le quartier le plus bondé et bruyant de Bombay, en immersion totale avec les indiens. Il n’y a aucun étranger dans mon quartier. C’est un choix que j’ai fait et ne regrette en rien cette expérience. Mon ONG est une grande structure, les locaux sont plaisants.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote ?

Il y en a tellement… Et mon plus gros défaut est l’indécision. Je vous invite à venir vivre les vôtres.

Pouvez-vous nous raconter une journée typique ? De travail puis une journée de weekend ?

Les jours passent et ne se ressemblent pas. Je cumule trois activités /semaine : stage à l’ONG CRY – Child Rights and YOU, stage à la startup de Digital Marketing The Brand Saloon et je donne des cours de français particuliers. Disons qu’après un réveil à 8h sous les klaxons des voitures (j’ai deux grandes fenêtres qui donnent sur un boulevard), je me prépare pour aller au bureau. Je prends alors le train local et sort vivante de cette expérience sauvage. Chaque matin à 10h et après-midi à 16h, des hommes d’entretien servent le « chai » à tous les employés de CRY. A 17h30, je sors du bureau, je rentre et me prépare un petit plat indien (riz avec une sauce au paneer le plus souvent, fromage fermenté). Le soir je prépare mon cours de français pour le lendemain. Je rédige des posts pour mon blog, je passe voir chez elle une de mes collègues de CRY (nous habitons à 10 min à pied). Il m’arrive aussi d’aller à des soirées karaoké avec des copines ou au Blue Frog, une salle de concert avec de très bonnes programmations.

Ceci n’est pas une journée type à proprement parlé car j’ai aussi des journées où je suis le matin à CRY et l’après-midi à la startup et à ce moment là je rentre chez moi à 19h (la startup est dans mon quartier) ou bien je peux aussi bien être le matin à la startup et l’après-midi je donne mon cours de français. Cela varie.

Je travaille un weekend sur deux à la startup. Les weekends où je suis libre je fais mes courses, je vais au cinéma, je vois mes copines, je fais du shopping et je me repose surtout… Je ne suis pas allée beaucoup de fois en weekend car je suis tellement occupée la semaine que le weekend j’ai toujours un milliard de choses à faire. Et je voulais aussi conserver mon argent car deux semaines avant mon départ je voyage.

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

Je dirai que oui. Disons que lorsque l’on n’a pas le choix, que l’on doit assurer avec un stage, on doit forcément s’adapter pour réussir dans son travail. Aussi, je m’adapte finalement assez rapidement à mon environnement. Je revenais de deux semaines de vacances en Afrique, c’était une bonne transition avec mon voyage en Inde.

Avez-vous rencontré des locaux ?

Je suis entourée d’Indiens nuit et jour donc oui on peut dire que j’ai facilement rencontré les « gens du pays ». L’ambiance au bureau a été telle que tout le monde voulait me mettre au maximum à l’aise possible. Je n’étais pas la seule stagiaire donc les amis se sont vite fait venir.

Voyez vous / côtoyez vous d’autres personnes de votre pays d’origine sur place ?

Non, je ne côtoie pas de français tout bonnement car je n’ai pas l’occasion d’en voir. Je ne vis pas dans le quartier des expats où vivent les français et mes amis sont essentiellement des amis du bureau (donc indiens) ou d’autres expatriés internationaux venus pour un séjour en Inde d’un an comme moi.

Vous êtes vous facilement adaptés à votre nouveau pays ?

Oui, je pense même y revenir après la fin de mes études pour un an voir deux. Je me suis fais de vrais bons amis, je me suis adaptée à l’environnement de travail indien. Je suis parée pour une expatriation plus longue.

Connaissez-vous la langue du pays ? Avez-vous pris des cours ?

Tora Tora (signifie « un peu » en Hindi). Je sais me débrouiller de telle sorte que je négocie les prix aux tarifs locaux et ne me fais pas avoir avec les prix touristiques. J’envisage de prendre des cours en France pour que lorsque je revienne je puisse parler couramment l’Hindi.

Un rickshaw collectif à Pondicherry (moyen de transport en commun)

Un rickshaw collectif à Pondicherry (moyen de transport en commun)

Votre lien avec votre pays d’origine

Face à quelle mentalité/habitude/défaut de votre pays d’origine êtes-vous plus clément, avec le recul d’habiter à l’étranger ?

Au contraire, je comprends encore moins les habitudes des français. La France est un pays de privilèges. Vivre en Inde m’a fait réaliser la chance que j’avais. Je le savais déjà mais j’ai pu le constater de manière plus crue. En France, certaines personnes devraient se remettre en question plus souvent et reconsidérer leurs propriétés.

A quelle fréquence rentrez-vous dans votre pays d’origine ?

En 9 mois en Inde, je ne suis pas rentrée en France une seule fois. J’ai eu des vacances à la période de Noêl mais je devais effectuer mon voyage au Sri Lanka pour renouveler mon visa indien. Je voulais aussi profiter au maximum du pays et célébrer les fêtes avec mes amis rencontrés en Inde.

Avez-vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?

Je suis ultra connectée avec mon entourage resté en France : Skype, Viber, WhatsApp, Facebook… tout y passe. Ma mère m’appelle aussi une fois toute les 2-3 semaines sur mon numéro indien.  Mon entourage me manque énormément mais c’est vrai que je ne peux les appeler tous les jours/semaines car j’ai une charge de travail assez importante.

Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?

Oui, car premièrement mon visa expire et que je DOIS y retourner. Mais aussi parce que je dois terminer mes études. Mais je reviendrai…

Fete indienne DIWALI. Feux d'artifices à Marine Drive

Fete indienne DIWALI. Feux d’artifices à Marine Drive

Conclusion

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

J’aborde souvent ce sujet de conversation avec les différents voyageurs que je peux rencontrer et oui je pense avoir évolué sur plusieurs points. Je ne pense pas que l’on puisse « changer de mentalité » aussi facilement. Je suis venue en Inde car j’étais à l’origine déjà attirée par l’idée de me détacher de mes habitudes en France. Après, je pense que vivre en Inde a doublé mon rejet du mode de vie parisien qui me déplaisait déjà avant de partir. Pour le moment, il est nécessaire que je retourne à Paris finir mes études mais je ne me vois pas vivre continuellement à Paris. Je veux travailler dans le domaine de la solidarité, aider des populations marginalisées dans le besoin et Paris n’est pas l’environnement adéquat pour exercer cette mission, je préfère être confronté directement à ces populations comme je peux l’être en Inde.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Etre patient. Vivre en Inde nécessite d’avoir de la patience pour tout et tout le temps. Les Indiens sont relativement lents et tout ne s’exécute pas aussi vite que l’on souhaiterait. Bien des fois il faut prendre son temps en patience. Si cette règle d’or est suivie, tout se passera bien.

Comment vous voyez vous dans 5 ans ?

J’aimerai exercer la fonction qui me plait, travailler dans le secteur de la solidarité, du développement social J’aimerai que ma vie personnelle soit aussi épanouie que ma vie professionnelle. J’aimerai encore vivre de beaux voyages…. Il y a un an, jamais je n’aurai cru vivre en Inde alors dans 5 ans qui sait ce que l’avenir me réserve ?

Comment vous voyez vous dans 20 ans ?

Comment je me vois à l’âge de 42 ans ? Bonne question ! Je n’en ai strictement aucune idée et préfère ne pas trop y penser. J’espère au moins que j’aurai gouté aux joies de la maternité. Oui, à 42 ans j’espère avoir accompli mon désir d’être mère.

Dans quel coin du monde rêvez vous de vivre ?

Au jour d’aujourd’hui je « rêve » davantage de vivre dans un pays en voie de développement ou émergent afin de travailler sur des projets pour l’autonomisation des populations, axées sur l’éducation et autres problématiques qui touchent les pays du Sud. Je ne rêve pas de vivre dans un pays développé, c’est une certitude.

Où aimeriez-vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?

Au soleil !

Retrouvez Aminata sur son blog

Le blog de Aminata : http://paristoindia.wordpress.com/

paristoindia

Remerciements

Merci à Aminata d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie de stagiaire en Inde !

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