L’interview de Delphine, au Danemark

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Delphine, 30 ans, s’est expatriée au Danemark pour rejoindre son chéri danois qu’elle avait rencontré lors de son séjour au Japon !

 

 

 

 

 

danemarkOù est-ce ?

Il s’agit d’une vue sur Copenhague, depuis le haut d’une église. On peut vraiment apprécier la beauté de la ville.

 

Découvrez son interview

Carte d’identité

Prénom : Delphine
Age : 30 ans
Situation personnelle : en couple non officiel, sans enfant
Situation professionnelle : technicienne de laboratoire à la banque du sang
Pays et ville d’origine : Paris, France
Pays et ville d’accueil : Copenhague, Danemark
Type et durée du visa : pas besoin de visa

Date de début de l’expatriation dans ce pays d’accueil : j’ai officiellement posé mes valises en avril 2012
Motif de l’expatriation : le chéri danois
Blog : http://kittyindk.wordpress.com

Présentez-vous ?

Je m’appelle Delphine, j’ai 30 ans. Ma famille est originaire de Charente Maritime mais j’ai grandi en Picardie et ai passé presque 10 ans à Paris (études puis travail). En 2011 je suis partie pour un Working Holiday au Japon pendant lequel j’ai rencontré un charmant danois pour lequel je me suis aujourd’hui expatriée. Nous ne sommes pas mariés et n’avons pas d’enfants. Je travaille actuellement (et depuis plus d’un an) comme technicienne de laboratoire à la banque du sang de l’hôpital central de Copenhague, en CDD. Mon temps libre, je le passe à étudier le danois en lisant le journal, faire des gâteaux, écrire…

Delphine et son vélo. Le vélo, un indispensable pour qui s'installe au Danemark.

Delphine et son vélo. Le vélo, un indispensable pour qui s’installe au Danemark.

Quelle est l’adresse de votre blog ?

Http://kittyindk.wordpress.com. C’est mon deuxième blog, le premier je l’ai fait quand je suis partie au Japon. Celui ci, je l’ai commencé quand j’ai décidé de rejoindre mon amoureux dans son pays. À ce moment là, je cherchais des blogs écrits par des gens dans une situation similaire, mais je n’ai rien vraiment trouvé qui m’éclaire ou qui ne soit pas abandonné depuis des années. Je me suis donc dis, tiens, et si je partageais toutes mes aventures d’expatriation au fur et à mesure ? C’est en plus un excellent moyen de donner des nouvelles à tout le monde, de rencontrer des gens (mes lecteurs par exemple, ou des danois francophones), et j’aime juste écrire, même si je ne suis pas constante dans la fréquence.

Où vivez-vous actuellement ?

Actuellement, je vis dans le nord ouest de Copenhague. Je suis partie pour rejoindre mon cher et tendre et j’espère y rester aussi longtemps que possible. C’est réellement la deuxième fois que je m’expatrie, puisque j’ai vécu un an au Japon, mais c’était dans le cadre d’un visa Working Holiday, il y avait donc une date d’expiration. Cette fois, c’est du long terme !

Votre vie avant votre expatriation

Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?

En France, je travaillais comme technicienne de laboratoire à l’Établissement Français du Sang. J’étais en CDD, et j’ai décidé de partir au Japon directement à la fin de mon contrat. J’étais locataire d’un petit studio, pas de possessions, famille à 500 km, juste les amis qui me rattachaient à Paris. Et au Japon, en 2011, j’ai rencontré mon danois de chéri. Il est rentré au Danemark en août 2011, je suis rentrée en France en décembre 2011. J’y suis restée jusqu’à avril 2013, tout en faisant 2 petits voyages de reconnaissance au Danemark, histoire d’être bien préparée pour mon expatriation. Je n’avais pas de travail, j’étais retournée chez mes parents, rien vraiment ne me retenait. Et lui était (et est toujours) étudiant, c’était plus facile pour moi de partir que pour lui.

Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?

Pour être franche, je n’avais jamais été attirée par les pays du nord. Mais le cœur a ses raisons… et me voilà en Scandinavie.

Votre vie à l’étranger

Comment s’est passé votre départ ?

J’ai fais 2 voyages de reconnaissances (et de lancement de démarches administratives) avant de bouger avec mes valises. Mon chéri m’accueillant dans son petit chez lui (en colocation, mais ça ne gênait pas le colocataire), je n’avais absolument aucun meuble à emporter. Après plusieurs longs séjours au Japon, je suis devenue la reine de faisage de valise. J’ai donc packé une grosse valise, une valise cabine (même si j’ai pris le train de nuit, question de finance), le sac de mon ordinateur portable ainsi que mon sac à dos. À part les vêtements et les chaussures pour parer à toute éventualité (de météo et de sortie), j’ai emmené des livres (je suis bibliovore), des petits objets de décoration qui ont une énorme valeur sentimentale, des photos… C’est à peu près tout. Avant le voyage, comme à chaque fois que je voyage, j’étais hyper stressée. Je suis toujours angoissée de louper une correspondance, d’avoir des retards, de perdre mes papiers, d’oublier une valise… Je suis une stressée chronique ! Mais je sentais que c’était la bonne décision, comme quand je suis partie vivre au Japon. On a cette sensation au creux du ventre de savoir qu’on est sur le bon chemin, une espèce de bonne intuition, et la volonté de ne rien regretter. Le voyage en lui même a été horriblement long et assez pénible. Je suis partie de chez mes parents, en Charente Maritime. Ils m’ont emmené en voiture à la gare de Poitiers où j’ai pris un TGV pour Paris Montparnasse. De là, j’ai traversé Paris en métro pour aller à la gare du Nord (avec tout mon barda, c’était une sacrée expédition) pour prendre un Thalys jusqu’à Cologne en Allemagne. Là, il était 22h, j’ai poireauté un moment avant d’avoir ma correspondance, mon train de nuit, qui allait m’emmener jusqu’à Copenhague.

C’était la première fois que je prenais un train de nuit… Je ne le referais pas ! J’étais dans une cabine de 4 couchettes (pas de sous pour avoir plus de confort), je n’avais pas beaucoup de place puisque je suis arrivée la dernière, il a fallu que je case ma grosse valise au dessus de la porte et le reste de mes bagages… sur la couchette avec moi. Autant dire qu’il ne me restait pas énorme de place pour m’allonger. Et puis, le train ça fait beaucoup de bruit, ça bouge, il y a des lumières. Bref, j’ai très peu dormi. Ça a duré 12h. Et j’avais très peur de louper l’arrêt et de me retrouver à Varsovie, terminus. Ça l’aurait pas fait du tout ! Mais, et ça je ne le savais pas, tout le monde de mon wagon descendait à Copenhague, on a même eu un réveil digne de la sirène des pompiers à 8h. 2 heures plus tard, j’étais sur le quai de la gare centrale de Copenhague. Je n’ai jamais été aussi heureuse de descendre d’un train ! Mon chéri m’attendait sur le quai et nous sommes allés jusqu’à la « maison ». C’était la troisième fois que je venais à Copenhague, donc il n’y avait plus trop de surprises, j’étais juste soulagée que ce voyage soit fini, que je m’installe dans un endroit sympa, avec mon amoureux.

Comment se sont passées les premières semaines sur place ?

Les 2 premières semaines ont été assez remplies. J’avais mon permis de résidence, donc il me restait tout le reste. J’ai fait ma demande de carte jaune et numéro CPR (sorte de numéro de sécu), puis j’ai ouvert un compte en banque, souscris à une agence de téléphonie mobile et je me suis inscrite á l’école de danois. A coté de tout ça, j’ai fait pas mal de tours en ville pour visiter seule, mon chéri étant étudiant et ayant un travail à mi temps. Mais du coup ça m’a permis de m’approprier un peu la ville.

Je ne connaissais personne, je me suis sentie un peu seule au début. Bien sur, tout le monde parle anglais, donc la communication n’était pas vraiment un problème. Mais les danois ne s’ouvrent pas facilement. Et à chaque fois que j’essayais d’utiliser mes bases de danois, on me répondait en anglais… Ça part d’une bonne intention mais c’est vite décourageant.

J’ai commencé les cours de danois 2 semaines après être arrivée, ça a été très rapide, heureusement. J’ai commencé en cours intensif, 4 fois par semaine toute la matinée (4h). Ça m’a occupé mes journées, je me suis améliorée rapidement et je me suis fait des amis dans ma classe. Je me suis aussi fait de nouveaux amis danois via mes profs.

Je n’ai officiellement trouvé un travail qu’après 6 ou 7 mois. Avant ça, je donnais des cours particulier de français.

Qu’est ce qui vous plaît dans votre vie à l’étranger ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?

J’aime vivre à l’étranger car c’est tous les jours une aventure. J’aime les challenges et s’expatrier, surtout dans un pays dont on ne parle pas la langue, est un gros défi. Chaque jour est une petite victoire et un pied de nez aux gens qui trouvaient cette idée complètement folle.

Par contre, j’ai laissé ma famille et mes amis derrière. Bien sûr, je les ai au téléphone via Skype régulièrement, mais ce n’est pas pareil. On se sent seul quand on ne peut pas juste prendre son téléphone et appeler son meilleur ami pour parler des événements de la journée. Maintenant, les appels doivent être « planifiés » pour que chacun soit devant son ordinateur au même moment. Cette spontanéité me manque, et je ne me sens pas encore à l’aise pour le faire avec les quelques amis que j’ai ici.

Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?

La vie au Danemark présente pas mal d’avantages. Déjà, j’adore avoir la possibilité de prendre le vélo pour aller n’importe où. Copenhague a beau être une capitale, c’est une petite ville. J’aime aussi beaucoup le système administratif, d’une efficacité incomparable. Toute l’administration est basée sur le numéro CPR, votre numéro de sécu. Toutes les administrations sont liées. Une fois qu’on est dans le système, tout est automatique. Pour déménager, par exemple, il suffit de prévenir une administration et toutes les autres sont au courant, les taxes, votre travail, votre médecin, votre banque, tout le monde ! Tout est tellement plus simple, et les gens qui travaillent dans ces bureaux sont tellement plus agréables et accessibles qu’en France. J’aime aussi beaucoup que tout (ou presque) puisse se faire via internet.
Ce que j’aime moins… La météo ^^ Il ne fait pas si froid, mais il y a énormément de vent, et quand on fait du vélo, ce n’est vraiment pas agréable. Ensuite, il y a des petites choses qui me manquent, comme manger une baguette, ou le choix très restreint des desserts en supermarché.

Les caractéristiques de votre pays d’accueil

  • La mentalité des locaux

Les danois sont très sympathiques, mais ils peuvent sembler très froids et fermés au premier abord. C’est difficile de se faire de nouveaux amis si on ne fait pas une activité, si on n’est pas membre d’un club. Ils sont tous très occupés par le travail et la vie de famille, ils font tous pleins d’activités en dehors du travail ou de l’université, et en général, ils se demanderont si ça vaut le coup de s’investir, de prendre du temps, pour devenir ami avec quelqu’un, surtout un étranger. La notion de temps est aussi importante, planifier un dîner entre amis est une sacrée mission qui requiert un agenda. « Ça te dirait qu’on se voie pour le dîner ? Tu peux quand ? Samedi dans 3 semaines, ok ? ». Typique.

  • Le climat

Climat océanique. On est sur une île, au sud du nord de l’Europe. Il fait rarement plus que 25 en été et rarement moins que -5 en hiver, mais à cause du vent, le ressenti est différent. Il neige en hiver, généralement en janvier-fevrier, occasionnellement on a des tempêtes de neige. Et quand le Danemark se montre sous son meilleur aspect, on a 15-20 en température, un petit vent pour la fraîcheur et un ciel bleu totalement dépourvu de nuages. Ce genre de ciel magnifie les couleurs de Copenhague.

  • Le logement

Il existe globalement 3 types d’achat/location. Il y a la location et l’achat comme en France, classique. Mais il y a un troisième type de contrat, je ne crois pas que cela existe en France, c’est l’achat partagé. Il s’agit d’acheter un logement mais de continuer à payer un loyer. Ça a l’air étrange comme ça, je vous l’accorde. En fait, dans le cas de ces « andelsbolig », on achète plus une part d’un immeuble qu’un appartement, et on paye un loyer à la copropriété. Ce genre de contrat permet d’acheter même si l’on n’a pas une grosse somme d’argent, car la somme d’achat n’est pas très élevée. Ça peut être une bonne solution, mais il faut savoir que ces copropriétés ont des règles, qui seront différentes en fonction de l’immeuble, et les règles peuvent parfois sembler ridicules… Par exemple, la copropriété peut refuser les animaux. Donc, quand bien même vous avez acheté, vous n’aurez pas tout à fait le droit de faire ce que vous voulez chez vous.

Ensuite, les types d’appartement. Les vieux immeubles, notamment ceux du nord de Copenhague, ont été construits à l’époque sans salle de bain. On avait généralement un étage de l’immeuble dédié aux douches communes, ou on devait aller aux bains publics. Avec la modernisation, ils ont bien été obligés de rajouter des douches dans les appartements, mais pas toujours. Et parfois, ça tient plus de l’emboîtage de Lego qu’autre chose. Un couple d’amis ont une pomme de douche dans les toilettes. Ils doivent littéralement se doucher, assis sur les wc, car c’est une minuscule pièce. Nous, comme beaucoup d’autre, avons une cabine de douche dans la cuisine, entre le frigo et la machine à laver.

Trouver un appartement tient du parcours du combattant, ou il fait y être préparé depuis sa naissance, littéralement. En général, les danois utilisent des sites webs genre PAP qui sont payants. Ou, plus efficace, on peut trouver via sa caisse de retraite, mais il faut avoir de l’ancienneté car ça fonctionne par liste d’attente. Les agences immobilières fonctionnent elles aussi par liste d’attente, et il faut parfois attendre 10 ans avant qu’on vous propose un logement qui corresponde à vos critères. C’est pour cela que la plupart des couples, quand ils des enfants, les inscrivent sur des listes d’attente afin qu’ils puissent être bien positionnés quand ils chercheront leur premier appartement. Bien sûr, l’inscription sur liste d’attente est payante, c’est un peu comme un abonnement.

Pour ce qui est des visites et des dossiers à déposer, je ne sais pas. Quand il a fallu que nous déménagions, nous avons eu la chance de récupérer l’appartement d’un ami qui venait d’acheter son propre logement.

  • La nourriture

J’ai découvert le « rugbrød », du pain au seigle typiquement nordique. Je trouve ça très bon, et copieux. Quand on doit préparer son déjeuner à emporter au travail, le rugbrød, c’est la base. Ils ont d’ailleurs au Danemark un plat national qui s’appelle « smørrebrød », qui signifie grossièrement « pain beurré ». Il s’agit en fait d’une tranche de rugbrød recouverte de ce que vous voulez, un peu comme une tartine-repas. On y met le plus souvent des filets de harengs marinés, une feuille de salade et une tranche de citron.

Ils sont aussi grands fans de pâte d’amande et de réglisse. On trouve tout et n’importe quoi au réglisse, même du fromage à tartiner.

Ce que je n’aime pas, c’est leur « leverpostej », une espèce de pâté de foie.

Ce qui me manque, ce sont plus des desserts, gâteaux et autre joyeuseté. Ici, le choix des desserts est plus que restreint. Ça se résume à des Danonino et des yaourts grecs ou islandais. Pas de crèmes, pas de compotes, pas de yaourts aux fruits, etc… Le vrai pain français me manque aussi, mais j’en trouve des fois à la cantine de mon travail.

  • La scolarisation

Le système scolaire a ses particularités. L’école est obligatoire à partir de 5 ou 6 ans, mais avant ça les enfants peuvent aller dans ce qu’on appellerait la maternelle, mais c’est plus une garderie. Les enfants vont à l’école de 5 à 15 ans (environ), c’est une école qui englobe notre primaire et collège. Il y a 9 classes, une 10ème est facultative. Ensuite, les élèves entrent au lycée pour 3 ans et passent leur « bac » vers 18 ans, avant d’intégrer l’université ou autres écoles d’études supérieures. Bien évidemment, il y a aussi des élèves qui intègrent des espèces de bac pro plutôt que de suivre le lycée classique.

Il n’y a aucune note jusqu’à la sixième classe, et après on est noté sur 12. C’est un peu spécial car les échelons sont -3, 0, 2, 4, 7, 10, 12, et la moyenne est 2. C’est à dire que si l’on a 2 sur 12, on passe.

Une chose qui m’a étonné, c’est que maintenant que l’on est dans l’ère du numérique, tous les élèves danois peuvent emmener leur ordinateur portable en classe, pour la prise de note ou des activités en ligne.

  • Les vacances

Les salariés ont droit à 5 semaines de congés payés.

  • La santé

Quand vous recevez votre numéro d’identification, on vous attribue un médecin en fonction de votre adresse. Il faut que ce soit proche de chez vous. Si vous voulez en changer, il faut le justifier et refaire faire une carte jaune, ce qui est payant. Tout le système de santé est gratuit, à l’exception des soins dentaires pour les adultes.

On ne consulte des spécialistes que sur avis médical. C’est le médecin généraliste qui fait les examens gynécologiques de routine, et c’est l’opticien qui contrôle l’évolution de votre vue. Si vous voulez voir un ophtalmologiste, il faut passer par le médecin et justifier votre choix, par exemple vous devez subir un contrôle du fond de l’œil tous les 2 ans.

  • La conduite

Ici, on roule comme en France. Il faut passer un permis de conduire, tout pareil qu’en France. Je n’ai pas le permis suite à de fâcheuses circonstances, mais j’ai suivi le programme de l’auto école française, et mon chéri a passé son permis danois il y a quelque mois. Pour ce que j’en ai vu, le système d’apprentissage danois est plus structuré. Ils commencent par 2 heures sur un parking vide pour les manœuvres de base, ils ont des cours spéciaux sur chaussée mouillée et glissante… Moi en France, on m’avais mise dans une voiture, sous la neige, en me disant « bon, allez, roule ! ».

  • La censure

Non, on est très respectueux de la liberté d’expression.

  • Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher

C’est un pays cher, tout coûte cher, mais le salaire est aussi plus élevé. Et il y a très souvent des opérations soldes dans les supermarchés. Sinon, je trouve que les transports en commun coûtent cher. Le cinéma aussi. Par contre, les salles de sports (fitness center) sont très bon marché comparé aux prix français.

  • Est-il facile d’emprunter ou de faire des crédits

Oui, cela ne pose généralement pas de soucis.

Rigshospitalet: c'est là que je travaille, dans l' hôpital principal de Copenhague.

Rigshospitalet: c’est là que je travaille, dans l’ hôpital principal de Copenhague.

Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?

Ça m’énerve quand, partant d’une bonne intention, les danois me répondent en anglais alors que je leur parle en danois. Ça m’arrive moins maintenant, mais c’est assez exaspérant et décourageant.

Je m’énerve aussi beaucoup contre les cyclistes et les piétons qui ne respectent pas les règles, mais ça c’est comme tout le monde.

Avez-vous des «habitudes» ?

J’ai de nouvelles habitudes, comme prendre le vélo quotidiennement pour aller n’importe où, utiliser exclusivement ma carte bancaire et toujours avoir un agenda sur moi au cas où un ami me propose un dîner dans 3 semaines. Mais j’ai aussi gardé des habitudes, comme le petit déjeuner copieux avant de partir au travail, même si on fait une pause « petit déjeuner » vers 9h, je continue à lire le 20 minutes sur internet, à regarder les guignols de l’info, etc…

Y’a-t-il beaucoup de choses à visiter aux alentours ?

Il n’y a pas énormément de choses à faire ou à voir au Danemark, on en fait vite le tour, mais les randonnées vélos sont une bonne idée si la météo le permet, étant donné que tout le pays est plat. Sinon, il est facile de se faire un weekend en Suède ou en Allemagne, ce n’est pas loin.

Racontez nous une anecdote

Mon premier Noël ici. Noël est une tradition extrêmement importante au Danemark, tout le mois de Décembre n’est autre que préparation à cet événement qui dure 3 ou 4 jours. Mon premier Noël danois, je l’ai passé dans la famille de mon beau père (les parents de mon chéri sont divorcés), et c’était vraiment quelque chose hors du commun. On n’a pas vraiment l’habitude de fêter Noël dans ma famille car mes parents sont commerçants et travaillent énormément durant les fêtes. Du coup, là, avec le repas traditionnel, le sapin et les décorations typiques, les chants, l’ouverture des cadeaux qui est tout un cérémonial, c’était un sacré souvenir.

 

Pouvez-vous nous raconter une journée typique ? De travail puis une journée de weekend ?

Ma journée typique commence à 6h, quand je me lève. Je me prépare, j’enfourche mon vélo et je pars au travail, à l’hôpital. Je commence ma journée de travail à 7h30, puis à 9h on fait une pause « petit déjeuner », puis à 11h30 la pause déjeuner, et la journée se termine à 15h. Je reprends mon vélo, je vais doucement s’il fait très beau, ou même je rentre à pieds, pour profiter un maximum du beau temps. Quand je rentre chez moi, je passe un peu de temps sur internet, j’essaye d’écrire un peu sur mon blog, j’appelle mes amis et ma famille avec Skype. Vers 18h, on dîne, et je me couche vers 22h30. J’ai plus de temps à moi maintenant que je ne vais plus en cours de danois le soir.

Le weekend, j’aime particulièrement flâner dans les parcs quand le temps le permet, pour pique-niquer avec mon homme, me relaxer avec un roman, ou juste m’asseoir sur un banc, une boule de glace dans une coupelle en carton dans la main, et regarder les gens et les vélos passer. J’adore aussi juste marcher dans le centre ville qui est un endroit exclusivement piéton. Ou alors je passe aussi beaucoup de temps à faire de la pâtisserie.

emblème de Copenhague, la petite sirène a beaucoup d'admirateurs.

Emblème de Copenhague, la petite sirène a beaucoup d’admirateurs.

Votre adaptation

Votre intégration a-t-elle été facile ?

L’adaptation dans un nouveau pays n’est pas vraiment la fête tous les jours, et il y a des moments difficiles, mais globalement, oui, ça a été.

Avez-vous rencontré des locaux ?

Pas vraiment… J’ai 2 ou 3 amis à moi, mais la plupart des gens que je côtoie sont les amis de mon chéri, ou mes collègues de travail. J’ai aussi les amis que je me suis fait via les cours de danois, mais ils ne sont pas « du pays ».

Voyez vous / côtoyez vous d’autres personnes de votre pays d’origine sur place ?

Rarement. Il arrive que je rencontre des francophones, de passage à Copenhague, et qui ont vu mon blog.

Mais c’est aussi ma faute. Il y a des groupes MeetUp des français de Copenhague, mais je n’ai pas énormément le temps d’y participer. Je sais que je devrais, pour rencontrer du monde, mais je ne trouve pas le temps.

Vous êtes vous facilement adaptés à votre nouveau pays ?

Oui, mais il n’y a pas de gros choc culturel, contrairement au Japon. Le plus gros défi est l’apprentissage de la langue.

Connaissez-vous la langue du pays ?

Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que je parle danois ! Certes, je ne suis pas bilingue, mais je me débrouille assez bien pour que les locaux me croient suédoise !

Les cours de danois sont gratuits pour les étrangers qui possèdent un numéro CPR. J’ai commencé les cours en mai 2012 à raison de 4h 4 fois par semaine, puis j’ai changé pour des cours du soirs quand j’ai commencé à travailler, à raison de 3h 2 fois par semaine. J’ai passé le test de danois (prøve i dansk 3) qui clôture le programme en décembre 2013. Mais je dois retourner à l’école pour passer un test de haut niveau (studieprøven), nécessaire pour entrer dans les écoles d’études supérieures et universités.

Un moulin danois

Un moulin danois

Votre lien avec votre pays d’origine

A quelle fréquence rentrez-vous dans votre pays d’origine ?

Pas assez souvent ! J’y suis allée en juillet 2012 pendant 1 semaine, et on y retourne bientôt (fin avril 2014) pour 2 semaines.

Avez-vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?

Bien sûr ! Depuis mon séjour au Japon, mes parents sont devenus des experts en ce qui concerne Skype !

Je communique avec eux principalement par mail, pour les petites nouvelles sur l’instant, et je les ai sur Skype environ 1 fois par semaine. Pareil pour mon meilleur ami.

Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?

Non, ce n’est pas prévu. Je me plais bien au Danemark, je trouve la vie très agréable. Et il y a plein de problèmes en France. J’ai peur de rester longtemps au chômage si on décide de s’établir en France. Un de mes amis qui a à peu près la même formation est au chômage depuis presque 2 ans. Si je reviens, ce sera uniquement pour mes parents, s’ils ont des soucis.

Vue des lacs depuis le pont de la reine Louise.

Vue des lacs depuis le pont de la reine Louise.

Conclusion

Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?

J’ai énormément évoluer depuis mes premiers voyages au Japon, et cette expatriation continue le boulot. Je suis d’un naturel très timide, et toutes ces expériences, que je me suis principalement imposé à moi même, m’ont beaucoup aidé à sortir de ma carapace. Je suis plus curieuse, je veux découvrir plus d’endroits et faire de nouvelles expériences. Et maintenant je vois les choses de façon plus relative, je sais qu’il n’y a pas de pays parfait.

Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?

Le plus important c’est de se lancer, pour ne pas risquer d’avoir des regrets plus tard. Mais il est aussi très très important de bien réfléchir à son projet et d’être préparé.

Comment vous voyez vous dans 5 ans ?

J’ai du mal à me projeter loin dans le futur. Je me vois vivre ici, au Danemark, continuer mon travail à l’hôpital, peut être des enfants. Tout ce à quoi j’aspire est de vivre ma vie pleinement et d’être heureuse.

Retrouvez Delphine sur son blog

Le blog de Delphine : http://kittyindk.wordpress.com/

kittyindk

Remerciements

Merci à Delphine d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie danoise !

Vous avez des questions ?

Si vous souhaitez poser des questions à Delphine sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Il se fera un plaisir d’y répondre !

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