L’interview de Baptiste, au Japon
Baptiste, 29 ans, est parti vivre au Japon car il est tombé amoureux de ce pays lors de ses précédents voyages.
Où est-ce ?
Odaïba, l’ile artificille de Tokyo, au Japon – Asie.
Il s’agit du Gundam taille réelle qui trône fièrement devant le café Gundam.
Découvrez son interview
Carte d’identité
Prénom : Baptiste
Age : 29 ans
Situation personnelle : Célibataire
Situation professionnelle : ingénieur en informatique
Pays et ville d’origine : France, Région parisienne
Pays et ville d’accueil : Japon, Tokyo
Type et durée du visa : Visa travail de 1 an renouvelable
Date de début d’expatriation : décembre 2012
Blog : http://dibataujapon.wordpress.com/
Présentez-vous ?
Baptiste, 29 ans, Français expatrié a Tokyo. J’aime cuisiner, bien manger et bien boire avec mes amis. J’aime egalement la mode, le vin et écrire.
Quelle est l’adresse de votre blog ?
Vous pouvez suivre mes aventures : http://dibataujapon.wordpress.com/
Malheureusement depuis que je bosse, j’ai beaucoup moins de temps à y consacrer mais je vais me forcer a écrire. Le but principal étant de donner des nouvelles à mes proches mais aussi de donner des conseils à ceux qui voudraient faire comme moi, leur dire que ce n’est pas impossible et qu’on peut réaliser ses rêves avec un peu d’effort.
Où vivez-vous actuellement ?
Après 4 voyages au Japon j’ai réalisé que je voulais y vivre car c’est un pays que j’aime beaucoup. Je suis donc parti avec un visa vacance travail dans un premier temps et j’ai réussi à trouver un travail et j’ai donc obtenu un visa de travail.
Votre vie avant votre expatriation
Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?
J’avais une vie très classique, un appart, une copine, un boulot d’informaticien, des amis. Deux a trois séances de sport par semaine, le week-end à picoler avec les amis.
Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?
Je crois que j’ai toujours regretté de ne pas être allé à l’étranger pour mes études universitaire. Il y a 5 ans après mon premier voyage au japon, je suis vraiment tombé amoureux de ce pays et je me suis surpris à rêver d’aventure. A l’approche de la trentaine j’avais peur de m’enfermer dans un train train quotidien et de m’ennuyer. Je voulais vivre quelque chose d’incroyable avant de me poser. Ce qui est marrant c’est qu’avec du recul, à 12 000km de mon pays et malgré l’aventure, je suis toujours en crise de la trentaine. Comme quoi les voyages n’apportent pas toujours des réponses aux questions qu’on se pose.
Votre vie à l’étranger
Comment s’est passé votre départ ?
Le départ a été un peu compliqué à vrai dire. A l’époque j’habitais avec ma copine, mais elle ne pouvait pas assumer le loyer toute seule, il a fallu donc déménager dans un premier temps à Paris dans un appartement beaucoup plus petit (j’y suis resté le temps de faire mon préavis de 4 mois, elle y vie depuis que je suis parti). Cela m’a prit beaucoup de temps, il a fallu vendre ma voiture et la plupart des meubles. Heureusement j’ai pu stocker beaucoup chez ma mère. Il a fallu également préparer l’arrivée, trouver la guesthouse etc…
Concernant l’obtention du visa c’était plutôt simple, tout s’est fait en quelques jours. Et j’ai juste emmené deux valises de fringues la bas, le strict minimum en somme.
Comment se sont passées les premières semaines sur place ?
Je dois préciser que ma copine est Japonaise. Donc j’ai passé les premières semaines avec elle chez sa famille, le temps d’effectuer les premières démarches. Elle et ses parents m’ont vraiment aidé au début, comme pour l’emménagement dans ma guesthouse et l’ouverture de mon compte en banque. Ensuite elle est rentrée a Paris et moi j’ai commencé les cours de japonais intensifs pour 3 mois.
Je n’ai pas connu tellement de difficulté, le Japon est un pays accueillant, les gens prompt à aider, et le service très efficace. Je suis également quelqu’un de très sociable, je n’ai pas eu de difficulté à me faire des amis; d’abord à l’école, mais aussi dans des bars ou simplement dans la rue. J’habite un petit quartier de Tokyo qui fonctionne un peu comme un village. Tous les commerçants se connaissent et les clients sont comme une famille. Si tu viens boire un coup plusieurs fois dans le même bar tu finiras par voir les même têtes et te faire des amis.
Concernant le boulot la aussi tout a été assez vite. J’ai laissé mon CV sur un site de recherche d’emploi et j’ai été contacté par des chasseurs de têtes. Je les ai rencontré, on s’est mit d’accord sur ce que je voulais et ils ont présenté mon profil à leurs clients. Premier entretien d’embauche, j’ai été retenu par une entreprise américaine.
Qu’est ce qui vous plaît dans votre vie à l’étranger ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?
Mon lifestyle me plaît ici. Le Japon un pays très étroit donc les appartement ne sont pas aussi grand qu’en France. Du coup les gens sont souvent dehors. Je sors beaucoup et passe beaucoup de temps dans les cafés. Tout est fait pour qu’on se sente a l’aise, le service et l’ambiance. On mange dehors et on sors picoler pour pas cher.
Tout est très safe, je peux me balader la nuit n’importe où, y compris dans les quartiers soi-disant mal fréquenté, en brandissant mon iphone sans problème.
Ce que j’aime moins c’est la rigidité des japonais et leur cote nationaliste pour certain.
Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?
Ici le service est très bon, les gens ne sont pas agressifs. En France tout m’énervais, le facteur qui laisse un avis de passage sans sonner, les banques, les administrations, les magasins où on a l’impression de déranger… Quand je vais renouveler mon visa à l’immigration je suis reçu avec le sourire. Lorsque ma copine ou ses amies vont renouveler leur visa à Paris elles sont terrorisées à l’idée de subir ce calvaire.
Ici tout fonctionne bien. Les transports sont propres, fiables et bien plus safe qu’a Paris.
Tout est ouvert le dimanche. On a même plein de commerces ouverts 7j/7 24h/24. Le Japon est vraiment un pays confortable et pratique.
Moins bien, je dirais le manque d’espace, de mélange ethnique, de spontanéité et de sincérité des gens.
Les caractéristiques de votre pays d’accueil
- La mentalité des locaux
Les gens sont calmes, évitent le conflit, sont respectueux. Le mauvais côté de ça c’est le manque de sincérité et de spontanéité dans les rapports humains.
- Le climat
Les 4 saisons sont très marquées. Dans le désordre : Le printemps est magnifique, l’été bien trop chaud et humide. L’hiver plus doux et moins long qu’à Paris et l’automne également chaud et agréable.
- Le logement
Au début j’ai logé dans une guesthouse, ce qui a été plutôt simple. Enfin pour quelque mois ça a fait l’affaire, mais je partageais les lieux avec de drôles de gus et notamment un Japonais qui avait fait la légion étrangère française. Un mec complètement fou qui parlait tout seul en français et qui était tout le temps bourré. Avec du recul c’était marrant mais j’ai passé de mauvaises nuits.
Ensuite pour obtenir un appartement ça a été encore un peu compliqué malgré mon CDI dans une boite renommée et mes bons revenus. Encore une fois sans les parents de ma copine pour m’aider je n’aurai rien eu. En effet beaucoup de Japonais sont encore frileux quand il s’agit de louer a des étrangers. Lorsqu’on leur demande les raisons, ils ont toujours une bonne explication (les étrangers ne retirent pas leurs chaussures a l’entrée, les proprios ne parlent pas anglais, etc…) pour moi c’est simplement de la discrimination. J’ai du payer une caution non remboursable au cas ou je ne payais pas les loyers en plus d’une assurances pour je cite : “les personnes qui n’ont pas de famille au Japon” alors que les parents de ma copine se portaient garant.
Ils ont même été jusqu’à appeler ma mère en France pour faire des vérifications. Une grande aventure, mais finalement je suis bien heureux dans mon appart.
- La nourriture
Pour beaucoup de Français la cuisine japonaise est synonyme de poisson cru. En fait la cuisine japonaise est tellement variée que je devrais faire un blog entier dessus. Je vous invite à découvrir les okonomiyaki, yakiniku, soba, ramen et autres spécialités !
Je ne suis pas difficile, il n’y a rien que je déteste. En revanche pas mal de choses me manquent. Globalement la cuisine française, le fromage, les rillettes, le pâté. Ici on peut trouver un peu de fromage mais c’est encore cher et souvent pas très bon. Ils n’ont pas de bonne crème fraîche, donc je dois en importer de France pour faire des quiches.
Une autre particularité est que les japonais ne mangent pas les même quantités de sucre que nous. Toutes leurs jolies pâtisseries inspiré de France, leur gâteaux et leur sucreries me semblent fade. A l’inverse quand je leur fait goûter des sucreries que j’achète en France j’ai souvent le droit à un sourire accompagné d’un “humm! C’est sucré!” (comprenez c’est trop sucré, je n’aime pas).
- Les vacances
J’ai beaucoup de chance, je travaille pour une entreprise américaine qui incite ses employés a prendre des congés. J’ai le droit à 3 semaines par an. Dans une entreprise classique au Japon, les employés n’ont que 2 semaines par an et ne les prennent que très rarement.
- La conduite
La France a un accord avec le japon qui permet d’obtenir un permis de conduire japonais en faisant uniquement un test de vue.
- Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher
Ce qui coûte cher : les fruits, les loyers (si on veux vivre comme un français) les transports
Ce qui ne coûte pas cher: les sortis, les bars, les restaurants, les loyers (si on veux vivre comme un japonais)
Le mythe de Tokyo la ville chère était probablement valable il y a 30 ans. Aujourd’hui les salaires sont plus élevés qu’à Paris et le coup de la vie moindre. En tant que célibataire sans enfant la vie est beaucoup plus facile ici. Après effectivement, vu le coup de l’éducation je pense que la France reste moins chère si vous avez des enfants.
- Est-il facile d’emprunter ?
Si vous êtes étranger n’y pensez même pas. Quand je vois les difficultés que j’ai eu pour obtenir une misérable carte de crédit visa. J’ai été refusé par de nombreuses compagnies y compris ma banque jusqu’à ce que je me lie d’amitié avec une fille qui bossait dans le service qui accorde ou non les cartes. Elle a écrit un mot à son chef pour que je puisse être accepté. Peut être en étant marié à un local et en vivant là depuis des années…
Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans les mentalités, les habitudes culturelles du pays ?
L’ignorance qu’ils ont des étrangers. Leur naïveté. Le manque de sincérité dans les rapports.
Avez-vous des habitudes ?
Forcement j’ai du changer mes habitudes alimentaires mais j’adore la cuisine locale.
Par contre j’ai gardé mes habitudes d’hygiène. Ici les gens prennent un bain le soir. Moi je prends une douche le matin. Certains japonais doivent penser que je suis crade mais perso, moi le matin dans le train bondé, je ne pu pas la transpiration de la nuit.
Autrement une habitude que je n’ai remarqué que quand je suis rentré en France et que mes potes se sont foutu de moi : je baisse la tête constamment pour remercier ou dire bonjour.
Est-il facile de partir en weekend ?
Il y a énormément de choses à voir le week-end. Il est également simple de prendre le train et d’aller passer une nuit à la campagne à 2 heures de Tokyo pour profiter des bains thermaux dans un hôtel traditionnel.
Décrivez-nous votre cadre de vie
Je vis dans un tout petit appartement au cœur de Tokyo. Ça me convient puisque je suis toujours dehors.
Quand je ne travaille pas je vais à la salle de sport, je suis dans les cafés à étudier le japonais, je fais beaucoup de shopping. Le soir je sors dans mon bar préféré ou dans un izakaya avec des amis.
J’essaye également de partir en week-end une fois tous les deux mois.
Racontez-nous une journée typique ? De travail puis une journée de weekend ?
Les journées de travail sont plutôt longues. Je fais un peu plus d’une heure de train pour arriver sur mon lieu de travail. Je travaille jusqu’à tard le soir et je mange mon déjeuner devant l’écran.
Le week-end je rattrape le sommeil perdu. Une fois réveillé je vais à la salle de sport. Ensuite je déjeune, fais du ménage, des courses et/ou vais voir des amis. J’essaye de passer une heure au moins à étudier le japonais.
Le soir je vais souvent faire la fête dans les quartiers branchés de la capitale.
Votre adaptation
Votre intégration a-t-elle été facile ?
Oui et non. Disons qu’on est bien accueillit mais on sens qu’on est pas chez nous.
Avez vous rencontré facilement les « gens du pays » ?
Oui mais en y réfléchissant les amitiés à l’étranger avec les locaux reste assez superficielles et particulièrement au Japon ou on nous rappelle sans cesse qu’on est un outsider. Finalement mes plus belles amitiés sont avec des étrangers. Concernant les Japonais beaucoup veulent te fréquenter parce que tu es exotique à leurs yeux et veulent pratiquer leur anglais/français. J’évite ce type d’amitié.
Il y a tout de même quelques exceptions j’ai réussi à rencontrer des gens très simples, qui n’ont aucun intérêt pour l’étranger et sont amis avec moi pour ce que je suis et non pas parce que je suis étranger.
Voyez vous / côtoyez vous d’autres personnes de votre pays d’origine sur place ?
Oui quelques uns mais j’essaye d’éviter pour continuer à pratiquer le japonais. Je ne veux pas tomber dans le piège comme les gens qui vivent au japon depuis des années et ne parlent que l’anglais.
Vous êtes vous facilement adaptés ?
Oui, quand on aime il n’y a pas de difficulté mais que du plaisir.
Connaissez-vous la langue du pays ?
Oui j’ai appris un peu en France et j’ai fait 3 mois de cours intensif en arrivant au Japon. Cette langue est une des plus difficile à apprendre pour les occidentaux, cela demande énormément de temps et de pratique et surtout si on veux lire/écrire.
Aujourd’hui encore je suis loin de pouvoir la maîtriser.
Votre lien avec votre pays d’origine
A quelle fréquence rentrez vous dans votre pays d’origine ?
Une fois par an pour deux semaines.
Avez vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?
Oui régulièrement skype avec ma famille, sinon je chat sur facebook avec mes amis.
Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?
Oui je devrais revenir vivre avec ma copine bientôt. La vie de célibataire est géniale ici mais je ne conçois pas fonder une famille et élever des enfants ici. Mais ma copine étant japonaise j’aurai toujours un lien avec ce pays.
Conclusion
Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?
Oui j’ai appris beaucoup sur moi même et sur mes propre limites. J’ai été capable de partir à 12 000 km de chez moi dans un pays dont je connaissais à peine la langue et de passer des entretiens pour trouver du travail. J’en retire une grande fierté et de la satisfaction personnelle.
D’un autre côté je me suis aperçu que je suis vraiment allergique au préjugé et au stéréotype.
Avez-vous des conseils pour les futurs expatriés ?
Sortez de votre zone de confort, n’ayez pas peur c’est une formidable expérience !
Comment vous voyez vous dans le futur ?
Un pied au Japon, un pied en France, marié avec des enfants.
Retrouvez Baptiste sur son blog
Le blog de Baptiste : http://dibataujapon.wordpress.com/
Remerciements
Merci à Baptiste d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’avoir partagé avec nous sa vie au Japon !
Vous avez des questions ?
Si vous souhaitez poser des questions à Baptiste sur son interview, n’hésitez pas à lui laisser des commentaires sous cet article. Il se fera un plaisir d’y répondre !
Vous souhaitez participer ?
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Au hasard Tokio (comme c’est écrit derrière le robot :D)
Au pif également : Corée du Sud.
c’est dur!! tokyo? c’est comme le port salut c’est marqué dessus 😉
Comme les autres, Tokyo?
Je dirais même sur l’île d’Odaïba à Tokyo, juste devant un centre commercial!
Bonjour.
Vu que c’est un Gundam grandeur nature, la photo a certainement été prise à Odaïba/Tokyo
C’est RX 78-2 Gundam à DiverCity Tokyo Plaza un grand complex à Odaiba ile artificielle dans la baie de Tokyo
Trop facile vu que j’habite celle ville:
Odaïba, l’ile artificille de Tokyo, au Japon – Asie.
Il s’agit du Gundam taille réelle qui trône fièrement devant le café Gundam.
Bonjour Baptiste!
Merci pour ton témoignage. C’est rassurant de voir que des français parviennent à trouver du boulot dans leur branche à Tokyo. J’y déménage bientôt (le 13 octobre) car ma boite me propose un job là-bas. Mon copain m’accompagne et se cherche du coup un travail.. ce n’est pas chose aisée pour l’instant depuis Paris, sans parler un mot de japonais. Il est informaticien/ingénieur, bac +5 avec 5 d’expérience dans l’IT. Il parle français / anglais. Aurais-tu des pistes pour trouver un travail dans sa branche ? Ta boite cherche-t-elle de nouveaux ingénieurs ? 😉 plus sérieusement aurais-tu des contacts à me communiquer pour les ingénieurs qui cherchent un travail à Tokyo sans parler japonais ? merci beaucoup pour ton aide. Tu peux me rep par mail à lucie.hurel@inseec-france.com
Lucie