L’interview de Virginie et Pierre, en Thaïlande
Virginie et Pierre se sont expatriés en Thaïlande avec leurs deux filles suite à une opportunité professionnelle de Pierre. Ils nous racontent leur expatriation pas très facile.
Où est-ce ?
Il s’agit d’une vue sur Ranong du haut des montagnes pelées
Découvrez son interview
Carte d’identité
Prénom : Virginie et Pierre
Age : 39 ans
Situation personnelle : mariés deux enfants
Situation professionnelle : psy du travail /directeur de site industriel. En Thaïlande : vie très active de maîtresse à la maison pour le CP de notre aînée et maman expatriée / salarié expatrié
Pays et ville d’origine : France/Belgique
Pays et ville d’accueil : Thaïlande/Ranong
Motif de l’expatriation : carrière professionnelle de Pierre (au sein de la même entreprise depuis 2006)
Blog : http://dessalesstory.jimdo.com/
Présentez-vous ?
Elle : Une normande et petite-fille de belge expatrié en France il y a bien longtemps,
Lui : un belge expatrié en France dès ses débuts professionnels à 23 ans.
Quelle est l’adresse de votre blog ?
Elle : j’ai commencé le blog pour communiquer avec les amis et la famille. Je l’ai construit de textes et d’ images, un peu sur le modèle de blogs que j’aime parcourir (celui d’une inconnue : http://www.cafedefilles.com/ et celui d’une amie http://cousivan.jimdo.com/ ) .
Même si ça prend du temps, et avec les enfants et l’installation j’en ai trop peu, je prends beaucoup de plaisir à mettre par écrit nos découvertes au quotidien en Thaïlande.
Quand le moral est au plus bas, je le relis et vois le chemin parcouru, quand il est au plus haut, je trouve toujours un petit quelque chose à rajouter….c’est comme mettre un bouquet sur une table ou accrocher un nouveau cadre au mur. Ça me colle un sourire que je peux porter toute la journée.
Lui : l’a mis en ligne sur « expat-blog Thailande » ….ce qui a ouvert la porte à d’autres lecteurs et permis des rencontres virtuelles comme celle-là !
Où vivez-vous actuellement ?
Elle : c’est première expatriation avec enfants et mari. Plus jeune et célibataire à Londres un an.
Lui : la France pendant 8 ans. Ici en Thaïlande prévue pour 3 à 5 ans, dans le cadre d’un recrutement pour une des branches de la société dans laquelle il travaille depuis 8 ans maintenant. Projet de travailler à l’ étranger mûri depuis plusieurs années….
Votre vie avant votre expatriation
Comment était votre vie dans votre pays d’origine ?
Elle : je travaillais en CDD bien souvent (un seul CDI) depuis que je connais mon mari car nous avons déménagé pour les besoins de sa carrière 2 fois en France. Conseillère emploi, chargée de mission emploi formation en Mission Locale et associations Cap Emploi, chargée de recrutement, assistante RH….J’ai eu des moments difficiles et d’autres fabuleux, notamment les derniers mois avant d’arriver.
J’allais à la piscine avec ma fille aînée, je sortais le dimanche aux marchés aux puces, bourses aux jouets, ballades dans la campagne autour de la maison, quelques sorties touristiques pour visiter la région, sorties avec les copines, et j’aimais recevoir du monde aussi.
Pratique du yoga pendant un an sur les conseils d’une copine, qui me sert tous les jours ici, pour rester zen et m’endormir ….
Lui : travail, travail, travail, jeux vidéos, films, un peu de jardinage, et papa investi.
Pour quelles raisons vous êtes vous expatrié ?
Elle : pas le choix au départ car mon mari a renoncé à juste titre à un poste en France peu attrayant pour accepter du coup une expatriation, seule alternative. Vient ensuite l’envie de dépasser ma zone de confort. Dans la théorie c’est toujours excitant, en pratique c’est souvent déroutant…L’envie de reparler anglais aussi (un jour peut-être vivrais-je dans un pays anglophone …), le bonheur d’offrir à mes enfants la possibilité d’être bilingues, voir trilingues…
Votre vie à l’étranger
Comment s’est passé votre départ ?
Elle : nous avons d’abord emménagé notre maison en Bourgogne, que nous avons décidé de ne plus vendre pour qu’elle soit notre pied à terre français. C’était une joie immense pour moi de savoir que j’allais revenir « vivre » en quelques sortes en Bourgogne. Comme me le rappelait une amie, j’avais quitté cette maison avec un pincement au coeur.
Nous avons ensuite pris le nécessaire pour cuisiner, les jouets et affaires des filles, nos livres, nos cadres photos, qu’une compagnie de déménagement international a empaquetés pour nous. 4 grosses valises ont fait le voyage en avion avec nous.
J’étais toute excitée par cette aventure que je voyais belle et heureuse pour nous 4, j’imaginais qu’elle renforcerait nos liens, qu’elle ferait vivre à nos filles des découvertes extraordinaires….bref j’étais dans le pays des bisounours lors du départ. Mais je voyais bien mon mari sur une autre planète, bien plus tracassé que moi par la réalité de son travail et ses enjeux professionnels.
Mais sans inconscience, on ne ferait jamais rien…me dis-je ! C’est peut-être ça le rôle du conjoint d’expatrié, d’apporter cette dose d’inconscience nécessaire à tout projet.
Comment se sont passées les premières semaines sur place ?
Elle : les collègues de mon mari nous ont aidés à meubler et aménager la maison pendant deux jours puis nous avons attendu nos affaires pendant 15 jours.
J’ai d’abord gardé les filles. Puis la grande inscrite à l’école locale, je l’emmenais tous les jours et la récupérais après l’école. La petite est allée à la crèche quelques journées de ci de là au début.
Puis l’école de la grande ne lui convenant pas, je suis devenue maîtresse d’école à la maison nous avons reçu les cours du CNED et la petite est allée à la crèche locale tous les jours.
Entre temps nous avons rencontré un couple français, vivant sur place sans enfant, puis un couple australien avec deux filles jeunes elles aussi, et un canadien qui est devenu pendant 2 mois notre « nanny ». Il a hélas trouvé un autre travail à temps plein. Retrouver une autre baby-sitter fut un véritable calvaire.
Nous avons saturé dans cette organisation qui nous obligeait, la grande et moi, à passer tout notre temps ensemble sans pouvoir créer des liens en dehors de la maison. J’ai donc dit à mon mari que je repartais en France avec les filles, en Bourgogne.
Ne voyant pas cette option d’un bon œil, il a préféré que l’on en discute longuement. Nous avons finalement choisi de vivre séparément mais en Thaïlande toujours. Nous avons trouvé une école française pour accueillir la grande puis la petite quand elle aura 3 ans, sur l’île de koh Samui.
Je vivrais donc début mai à 7h de transport de mon mari, qui nous rejoindra tous les 15 jours.
Inutile de vous dire que cette expatriation fut compliquée, et que tout reste encore à faire, dans une nouvelle configuration qui restera bancale.
J’ai appris le thaï pendant 1 mois. Je sais que cela va nous aider….
Qu’est ce qui vous plaît dans votre vie à l’étranger ? Qu’est ce qui vous plaît moins ?
J’aime prendre des décisions pour nous 4 et ne plus me soucier du rôle social dans lequel je me voyais évoluer en France. Tout a volé en éclat, mes repères, mes ressources habituelles pour m’en sortir dans toutes sortes de situations, j’en trouve donc d’autres. On vit au jour le jour avec ce que la vie nous a donné ici. C’est agréable de constater que malgré les difficultés je ne baisse pas les bras. Les thaïs et les birmans vivent tellement facilement avec pas grand chose à faire ou à dire, que quand je m’ennuie, je prends sur moi…
Je n’aime pas la barrière de la langue et la différence culturelle qui me sépare des thaïs. Je n’y comprends rien à leur manière de vivre et ça me frustre. Je suis française, catholique d’origine, et grande, et blonde, et je crie fort et je perds mon sang froid souvent, et j’aime manger à heures régulières, et j’aime les desserts à la fin d’un repas, et je ne mange pas de riz sans arrêt et ça ne m’intéresse pas de savoir si les gens ont mangé du riz ce matin, et j’aime penser par moi-même et je ne me soucie guère de la politique, mais plutôt de mes compatriotes et de leur bien-être, et j’adore la France et aller dans les musées, lire, me faire une toile, marcher dans un beau paysage, buller, penser aux vacances etc…. Ici, ce n’est pas toujours possible de le partager avec eux qui sont juste tout l’inverse. Du moins me semble t-il…
Par rapport à votre pays d’origine, qu’est ce qui est mieux ? Qu’est ce qui est moins bien ?
J’aime la France, alors la liste de ce qui me manque est très longue.
Cela dit : pas de policier à chaque coin de rue pour nous rappeler la loi et nous le faire payer si on s’en écarte. Mais je suis ravie de voir que la France est un pays de lois respectées et contrôlées, l’être humain est ainsi fait qu’il n’est jamais content et veut toujours enfreindre les lois. Les Thaïs rêvent d’un pays non corrompu mais ne veulent pas de forces de l’ordre pour faire appliquer les lois …..compliqué non ?
Pas de pression économique qui oblige à plus de rentabilité. Ici on ne court pas, on vit…
Et aussi : je fais ce que je peux quand je peux, et je ne me compare à personne car peu l’occasion de le faire (les seuls avec lesquels cette comparaison sociale pourrait se faire sont les autres farangs mais il y en a peu à Ranong).
Les caractéristiques de votre pays d’accueil
La Thaïlande est réputée pour son tourisme, ses plages, ses paysages de carte postale, ses animaux tropicaux aussi et le sourire collé aux lèvres de sa population. C’est un pays bouddhiste, fier de ne jamais avoir été colonisé.
Le tsunami a dévasté le sud du pays en 2004, reconstruit depuis, et surtout par les investisseurs étrangers, et les thaïs ont laissé faire le (ou participé au) développement du tourisme sexuel de manière phénoménale dans tout ou partie du pays. Les parents pauvres envoient leur fille en ville pour qu’elle se prostitue très jeune, bien-sûr sans qu’elle le sache au début.
Sans n’avoir jamais colonisé aucun pays non plus, aujourd’hui les thaïs ont de la main d’œuvre pas chère parmi les birmans, population limitrophe beaucoup plus pauvre et sous développée. Ranong est à la frontière birmane et discrimine davantage encore les birmans qu’ailleurs dans le pays. Ce sont eux qui font le jardinage, lavage, service dans les restaurants, ramassent les poubelles, travaillent en plein cagnard….pour le salaire minimum légal. Les Thaïs parlent d’eux négativement sans scrupule et refusent parfois que leurs enfants soient dans la même école.
On y mange épicé, on y mange partout dans la rue, auprès de marchands ambulants, et on y vit sous la clim les ¾ de l’année.
On vit avec la pauvreté en permanence, et les gens se contentent de peu comme je le disais. Heureusement pour la paix sociale en même temps…et ceux qui gagnent beaucoup d’argent sont très respectés des autres. La richesse se montre fièrement (par la voiture, par la maison etc…) car elle implique ici que la personne est intelligente et socialement supérieure. Un « farang » comme nous est donc respecté pour cette raison, nous signifions richesse et place sociale élevée.
De plus les thaïs savent préserver le groupe social et les liens entre eux sont forts. Ils mangent ensemble, vivent ensemble, sortent ensemble etc… c’est important de respecter les anciens et les traditions.
La pollution, le désordre organisé sont omniprésents.
Du moins ce que je vous dis là vient de mes observations et interprétations très subjectives à Ranong.
Il y a plusieurs facettes de la Thaïlande….comme il y a plusieurs facettes de la France.
- Le climat
Tropical.
- Le logement
Pris en charge par l’entreprise de mon mari, pas de souci.
- La nourriture
Les smoothies, les milkshakes aux fruits locaux. Les jus de fruits aussi, idem ! Le Tom Kha Kaï, soupe au lait de coco et racine de galanja, avec poulet crevettes ou porc. Le poulet sauce aux noix de cajou. Le riz frit mélangé à toutes sortes de viande ou crevettes.
- La scolarisation
Je vais essayer de faire court :
Deux semestres dans l’année : mai à octobre et décembre à avril. Des écoles immenses, car les enfants sont nombreux, payées par le gouvernement ou privées. La langue anglaise à tous les âges, dès la crèche même.
Deux ou trois années de maternelle, qui préparent les enfants à l’apprentissage strict et la discipline. Ils apprennent l’anglais, et les parents espèrent qu’ils sauront par cœur leurs couleurs et l’alphabet latin à 3 ans, en plus du thaï.
Si l’école ne suffit pas, les thaïs les plus aisés payent des cours privés à leurs enfants après l’école. Ce qui fait que les enfants y vivent de 8h à 17h30 du lundi au vendredi avec des cours de dessin, musique, ou anglais en plus le samedi matin. Ce qui n’empêche pas que le système éducatif Thaï fait partie des moins bien classés du monde (voir différents sites à ce sujet).
Les punitions corporelles existent encore, et notre fille a vu des enfants prendre des coups de bâton. Nous avons réagi aussitôt en allant voir le prof pour comprendre. Il prétend que ce sont les parents des enfants qui l’ont obligé à le faire.
Nous sommes très sceptiques sur ce point car en tant que professeur il est tout à fait en mesure de refuser, ce que font d’autres de ses collègues. Notre fille hurlait pour ne plus y retourner, on l’a écouté….
Cela étant dit, les enfants thaïs sont extrêmement sages, bien élevés, disent merci et bonjour tout le temps et ne crient pas. Par contre ils sont obéissants à un point que vous ne pouvez plus imaginer en France. Leurs réflexions sont peu personnelles, car l’autorisation de penser par eux-mêmes est rarissime.
Chaque choix à son revers.
- La conduite
On roule à gauche, volant à droite, dans des voitures automatiques la plupart du temps. Permis international valable trois ans suffisant, puis demander un renouvellement dans notre pays d’origine.
Passage du permis thaï possible en une journée : suffit d’avoir un interprète et de bonnes relations thaïs pour passer plus vite.
- La censure
Très probablement. Ils sont assez fiers. Impossible de se moquer du roi et de sa famille sous peine d’amende. Il semble qu’un comique farang (étranger) se soit fait interdire de spectacle après s’être moqué des thaïs (article du petit journal de bangkok en mars). Enfin ça arrive partout finalement ce genre de censure….sont-ils pires ??? pas sûr…
- Ce qui coûte cher dans votre pays d’accueil / ce qui ne coûte pas cher
Les voitures, les nouvelles technologies, le vin, les alcools exportés sont au même prix qu’en France. Le reste est 5 fois moins cher.
Avez-vous des «habitudes» ?
Bonne question : je bois des cafés frappés plus souvent qu’un petit noir. Je ne mange plus de pain ni de fromage. Je me gare n’importe où et j’avais arrêté d’attacher la ceinture de mes enfants en voiture. Ce que j’ai recommencé récemment parce que quand même la sécurité avant tout.
Y’a-t-il beaucoup de choses à visiter aux alentours ?
La Thaïlande est idéale pour buller sur une plage de sable fin. Il y en a partout. Il y a des parcs nationaux aussi où l’on peut admirer faune et flore. Nous avons un peu visité Bangkok (marchés flottants magnifiques), vu des singes en forêt près d’une grotte à une heure de Ranong, bullé sur l’île de Koh Payam à 45 min de speed boat de Ranong, qui est vraiment naturelle et préservée, tout en ayant tout ce dont on a besoin (clim, repas européen, bars et soirées animées etc…) .
Décrivez votre cadre de vie
Nous habitons une maison contemporaine dans un quartier reculé de la ville, sur une zone appelée village, qui regroupe uniquement une 30 aine de maisons toutes ressemblant à la notre. Nous louons à des propriétaires thaïs qui vivent sur Koh Payam 6 mois de l’année, ils font partis des thaïs privilégiés. Nos voisins sont tous thaïs. Autour de ce village c’est la jungle d’un côté et la rivière de l’autre.
Sur le terrain d’à côté s’est construit en 6 mois une entreprise de produits de la mer. C’est la grande spécialité de Ranong, port de pêche qui fournit la Malaise, l’Indonésie, l’Australie entre autres.
Des odeurs de poisson pourri émanent tous les jours sur la ville. On ne peut pas dire que la Thaïlande sente bon ici.
De l’autre côté de la rivière, nous avons un voisin qui cultive les noix de coco et qui les transforme (jus, lait, fruit séché etc…). Les coques de noix reposent en masse sur les rives, et je me demande chaque jour combien de temps il faudra pour qu’elle se biodégradent ????
Racontez-nous une anecdote
La première fois que j’ai demandé à un taxi de venir me chercher (avant que nous ayons notre propre voiture) : impossible de lui parler thaï et il ne parlait que peu anglais….j’ai dû me dépêcher avant qu’il ne fasse demi-tour de trouver une personne dans ma rue capable de lui dire où je me trouvais.
Pouvez-vous nous raconter une journée typique ? De travail puis une journée de weekend ?
6h levées, la petite et moi-même. Puis mon mari et la grande à 7h. On petit-déjeune, puis habillage et 8h départ pour la crèche. Mon mari part à 7h30, il n’a pas de permis international alors il n’est pas autorisé à conduire, c’est un collègue qui vient le chercher tous les jours du lundi au samedi.
8H30 retour à la maison et école pour la grande. Jusqu’à 14h45, puis départ pour récupérer la petite à la crèche.
Nous rentrons à la maison ; elles prennent un goûter, se baignent, regardent un dessin-animé, on chante, on danse, on joue.
18h : mon mari rentre, je prépare à manger, et les filles vont se coucher à 20h.
Le quotidien quoi !!!!!! 😉
Votre adaptation
Avez-vous rencontré des locaux ?
Au tout début, je mettais un point d’honneur à faire des rencontres et à maintenir le lien. Chaque fois qu’une locale me disait de revenir la voir, je le faisais. Je n’ai pas toujours eu l’accueil du premier jour et souvent je me suis sentie farang (étrangère) obligée de payer des marchandises dans son commerce pour maintenir le lien. C’est ainsi, nous n’y pouvons rien, nous avons le pouvoir d’achat et eux le commerce, qui vivote dans cette grande compétition des cafés, restaurants et autres marchands ambulants.
J’ai sympathisé avec la femme d’un collègue de mon mari aussi, qui ne travaille pas et a deux enfants. Elle adore parler. C’est une personne à connaître qui adore son pays et aime voyager.
Les gens sont très souriants c’est une réalité, ça invite à revenir les voir, mais le barrage de la langue nous bloque….Apprendre le thaï m’a aidée à aller un peu plus loin. Mais le temps passé avec mes enfants et l’absence de baby-sitter m’ont freinée ces derniers temps.
Vous êtes vous facilement adaptés à votre nouveau pays ?
Non, j’ai voulu repartir en France…. et j’y pense encore. Même si je mise sur notre avenir à koh Samui pour débloquer la situation.
Votre lien avec votre pays d’origine
Face à quelle mentalité/habitude/défaut de votre pays d’origine êtes-vous plus clément, avec le recul d’habiter à l’étranger ?
La fierté, le chauvinisme français ne sont rien comparé à ceux des thaïs !!!
A quelle fréquence rentrez-vous dans votre pays d’origine ?
Noël et Pâques, donc deux fois en 7 mois, mais c’est en raison de nos difficultés aussi : besoin de voir des amis et la famille pour reprendre des forces. Dans l’avenir, on espère visiter Chine, Malaisie et Birmanie.
Avez-vous des contacts réguliers avec votre entourage resté dans votre pays d’origine ?
Oh que oui : skype, mails et ma fille aînée envoie des lettres.
Avez vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ?
OUIIIIIIII, car j’aime la France tout simplement.
Conclusion
Avez vous évolué ou grandit depuis votre départ ?
Je vous dirais ça quand je serai en France à Pâques. Je ne me rends pas bien compte ici….
Je lis plus de littérature de voyage, cherchant à mettre un sens à ce dépaysement que nous sommes si nombreux à revendiquer. Je connais mieux l’Asie, le bouddhisme et je suis ravie d’avoir forcé mes a-priori.
Je suis toujours la même mais j’ai des connaissances en plus, c’est peut-être ça la différence…
Avez-vous des conseils pour les futurs-expatriés ?
Premier conseil : prenez un coach pour vous aider à affronter le changement, surtout si comme moi vous n’aviez jamais mis les pieds dans votre pays d’accueil.
Deuxième conseil : ne perdez pas de vue que tous les membres de votre famille doivent être heureux dans cette expatriation car si un seul membre va mal, toute l’expatriation est remise en cause.
Troisième conseil : COMMUNIQUEZ avec vos amis, votre famille, les voisins, les gens dans la rue, les serveurs de restaurant etc…Vous aurez de précieuses infos par les locaux et vous serez contents de vous intéresser à quelqu’un d’autre qu’à vous-même en lisant les mails de France. On a parfois le sentiment d’être seul au monde, surtout au début, et de ne penser qu’à soi du coup…. ça ouvre le champ de vision.
Comment vous voyez vous dans 5 ans ?
Aucune idée….peut-être en free-lance, en France, bilingue français-anglais, à rendre des services par le biais de l’informatique, donc à distance et dans le monde entier….;) on en reparle dans un an, OK ?
Dans quel coin du monde rêvez-vous de vivre ?
En Angleterre ou en Irlande, à Dublin ou Londres….. Une ville culturelle européenne en tous cas. … A Paris, au cœur de Montmartre, dans une maison avec jardin….on a le droit de rêver ?!
Où aimeriez-vous vivre une fois que vous serez à la retraite ?
Je ne veux pas être en retraite, je veux rester occupée le plus longtemps possible, alors….n’importe où tant que je peux encore rendre service…
Retrouvez Virginie et Pierre sur leur blog
Le blog de Virginie et Pierre : http://dessalesstory.jimdo.com/
Un an plus tard
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Remerciements
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Un pays asiatique…?
Bonjour Virginie,
Très beau témoignage et sans tabou, car souvent les expats ont du mal à avouer leurs difficultés d’intégration dans leur pays d’accueil. Je me suis reconnue dans ce témoignage ayant vécu pendant 4 ans à Chiang Mai.
Les débuts ont été très chaotiques et au bout de 6 mois j’ai voulu rentrer en France. J’avais du mal à communiquer avec les Thaïlandais et côté expats, les rencontres étaient décevantes. Je me suis accrochée et avec le temps, cela s’est arrangé. Cela prend du temps de nouer des liens et lorsque vous parlerez thaï, le quotidien sera plus facile.
J’ai malgré tout adoré notre expérience thaïlandaise parce qu’elle fût pleines de découvertes. Pour être honnête, j’étais également heureuse qu’elle s’arrête. Le manque de réseau social, d’activités culturelles, l’univers très masculin du milieu expat fait que je ne pourrais plus y revivre.
Nous faisons cap à présent vers l’Australie où la barrière de la langue ne sera pas un problème, car cela a également beaucoup joué sur mon intégration en Thaïlande.
Courage, j’espère que vous pourrez très vite réunir votre famille et encore merci pour ce beau témoignage.
Christelle
Bonjour Christelle,
Ca fait du bien de te lire! Ne pas me taire fut mon moyen de résistance, et je constate aujourd’hui mes petites victoires en rencontrant d’autres expats dont la langue se délie aussi….
Nous sommes sensées tout gérer et trouver une vie de rêve à l’étranger…mais c’est comme tout, comme dirait Garcimore « des fois ça marche, des fois ça marche pas! » …
Heureusement que ma famille et les mais restent présents et comprennent. Je ne les remercierai jamais assez.
J’ai hâte aussi que ça s’arrête mais je n’en suis pas là (LOL)
Tu pars où en Australie? Nous avons rencontré ici un couple australien qui rentre au pays pas mécontent non plus. Ils sont au Nord de Brisbane si je me souviens bien.
Bonne route en tous cas!
virginie
MERCI
Mon fils cherche du travail au pair en Thailande il est Thai mais nationalité Française.
Sont coeur balance entre les deux pays
Beau témoignage sans tabou
Merci beaucoup!
Je suis très touchée.
A t-il trouvé une place au pair? Je peux peut-être aider?
Mon mail est sur mon blog.