L’interview d’Aurélie, un an plus tard en France
Il y a un an, Aurélie nous parlait de sa vie à Montréal.
Aujourd’hui, nous revenons vers elle pour prendre des nouvelles.
Habites-tu toujours à Montréal ?
Et non ! Au moment où je répondais à cette interview l’an dernier, je me préparais à quitter Montréal pour un voyage en Asie et un retour en France par la suite. En ce moment et depuis 8 mois, c’est donc un retour aux sources.
Qu’est-ce qui a fait que tu sois retournée dans ton pays ?
L’hiver québécois a eu raison de moi l’an dernier. Il me fallait un hiver sans hiver. D’où mon voyage en Asie. Cela faisait longtemps que je rêvais d’un grand voyage. En dehors de cela, j’éprouvais le besoin de rentrer en France. Essayer. Voir ce que la vie pouvait être là-bas… Enfin ici.
Comment s’est passé ce nouveau départ ?
Lorsque j’ai quitté Montréal, je me retrouvais une triplette de formalités : quitter le Québec, revenir en France et m’occuper de mon voyage en Asie. Comme je suis une fille organisée, c’était plutôt facile. Mais il faut bien avouer que tout est bien plus simple au Québec qu’en France. Alors qu’il suffit de se faire radier de la Sécu en France pour avoir droit à la Ramq au Québec sans carence, ce n’est pas le cas pour l’inverse. C’est rageant.
Coté déménagement, puisque j’étais en colocation, ce fût rapide de vendre mes quelques biens. J’étais rentrée en France quelques mois avant pour un mariage, ce qui m’avait permis de ramener quelques affaires.
En quelques coups de fils et un déplacement, j’ai pu faire toutes les formalités pour quitter le Québec (il faut le faire si on prévoit de partir plus de 6 mois). En France, il a fallut un peu plus pour s’inscrire un peu partout (Sécu, Pôle Emploi, Caf…).
T’es-tu facilement intégrée à ce nouveau pays ? Trouves-tu plus facile de s’intégrer après plusieurs expatriations ?
Je trouve cela bien plus difficile de revenir dans son pays natal que de s’adapter à une nouvelle culture. Je ne sais pas si c’est ce qu’on appelle le choc culturel du retour, mais c’est comme si je n’arrivais pas à retrouver mes repères en France. Comme si tout ce qui était pourtant naturel me paraissait étranger. J’aimais rentrer en France pour retrouver cela. Et c’est comme si maintenant que je l’avais au quotidien, cela m’était étranger. C’est assez étrange comme sentiment. Est-ce que c’est dû au fait que je sois partie très longtemps, des mes multiples expatriations (Grèce, Australie et Canada) et de mes voyages, je ne sais pas…
Que fais-tu dans ce nouvel endroit ?
Je me suis lancée en tant que rédactrice freelance. Je travaillais en communication avant et j’avais déjà fait ce genre de travail et cela faisait longtemps que je voulais me spécialiser en rédaction (plutôt que d’autres domaines de la communication qui me plaisent moins et dans lesquels j’ai pu travailler). Comme je n’étais pas sûre de ce que j’allais faire et où j’allais vivre, c’était un bon compromis de me mettre en freelance.
Qu’est-ce qui te plait dans ce nouvel endroit ? Et qu’est ce tu aimes moins ?
C’est une question particulière car c’est comme si j’aimais et n’aimais pas chaque aspect de la vie en France. Ce qui revient un peu à ce que je disais plus haut. C’est global. Évidemment, pouvoir manger du fromage et boire du vin pas cher, c’est plus qu’agréable, sans vouloir entrer dans les clichés. Je retrouve ma famille et mes amis. Mais dans le fond, tout le monde est loin alors cela ne me change pas trop du Canada…
Est-il facile de partir en week-end ?
Comme je suis en ce moment à Poitiers, vous savez, la ville du Futuroscope, c’est facile de partir en week-end à Bordeaux ou à Paris (ou dans des villes très proches). Mais partir en Europe… C’est vite la mission puisqu’il faut aller à Bordeaux, Paris ou Nantes pour prendre l’avion. Donc c’est un peu frustrant dans le fond. Mais cela me permet de (re)découvrir plein de choses en France que j’aime comme les petites villages, les châteaux…
Décris-nous ton nouveau cadre de vie
Puisque j’ai eu la bonne idée de travailler en freelance et que je ne vis pas encore entièrement de mes revenus, je suis repartie vivre chez papa-maman. ( 30 ans, ça fait mal). Je suis donc dans la campagne poitevine dans une jolie maison qui n’est pas la mienne évidemment. Ce qui change beaucoup de Montréal ou des grandes villes où j’ai habité et qui avait une vie culturelle très développée.
Quel serait ton bilan général de cette année passée ?
Mon voyage en Asie m’a fait grandir comme chaque voyage. C’est la plus belle partie de cette année passée. Mais concernant mon retour en France, vous l’aurez compris. Je suis un peu mi-figue mi-raisin par rapport à ce retour en France. Il y a des aspects positifs tout autant que négatifs. Je pense sérieusement à repartir à Montréal (ou ailleurs). J’aime être en France. Je mentirais si je disais le contraire. C’est comme si quelque chose m’attirait toujours ailleurs. Pas que l’herbe soit plus verte ailleurs. Je connais déjà la réponse. Mais j’aime être ailleurs. Vivre dans une autre culture. Découvrir.
Merci pour ces réponses et bonne continuation !
Ayant vécu un peu partout et ayant grandi en lisant les BD sur des voyageurs tels que : Tintin, Corto Maltese et Théodore Poussin; je comprends tout à fait ce que tu ressent Aurélie. C’est chouette de pouvoir continuer ton aventure! Bonne route!
Merci pour ce témoignage, d’autant plus intéressant que nous rentrons aussi d’ici décembre en France après deux ans d’expat en ThaÎlande.
Ayant la chance de pouvoir bénéficier d’un coaching de préparation au retour, je viens de prendre RDV. Je pense que c’est vraiment nécessaire quand on sait que l’on ne retrouvera pas la même place qu’avant le départ, et que le choc est inversé au retour dans son pays…Quand tu auras les finances, penses-y!
Bonne chance!