L’interview de Christine, un an plus tard aux Pays-Bas
Il y a un an, Christine nous parlait de sa vie à Singapour.
Aujourd’hui, elle revient sur l’année passée.
Habites-tu toujours à Singapour ?
Non nous avons quitté Singapour en Juillet 2014 et sommes désormais expatriés à La Haye, aux Pays-Bas.
Qu’est-ce qui a fait que tu aies changé de pays ?
La société de mon mari a restructuré et il a eu une autre opportunité à Amsterdam. Pour des raisons d’école, nous avons choisi d’être domiciliés à La Haye.
Comment s’est passé ce nouveau départ ?
Désormais rodée aux déménagements longue-distance, je n’ai pas eu de soucis particulier. Et les formalités aux Pays-Bas sont assez simples puisque nous sommes revenus en Europe.
T’es-tu facilement intégrée à ce nouveau pays ? Trouves-tu plus facile de s’intégrer après plusieurs expatriations ?
Bizarrement ce fut difficile. D’une part parce que quitter Singapour a été pour moi un vrai déchirement. Je n’étais pas prête à quitter l’Asie. J’avais amorcé un changement de carrière avec une belle opportunité que j’ai dû refuser du fait de mon départ. Le changement de climat est très difficile pour moi. À Singapour c’était l’été toute l’année et même si c’est parfois pénible notamment pendant la saison des pluies, cela me convenait parfaitement. Ici l’hiver est pénible car pluvieux, venteux et humide. Cela me rappelle le froid pénétrant des hivers de Shanghai. Cela joue beaucoup sur le moral. Je manque de soleil et de chaleur !
Ensuite je n’ai pas forcément trouvé l’entraide ou le même accueil qu’en Asie. Ici la vie est facile. Nous sommes en Europe. La majorité des gens parlent anglais. Beaucoup de femmes travaillent ou sont installées ici depuis longtemps. Personne n’a « besoin » de toi. S’intégrer devient plus difficile ou demande de réels efforts.
Parles-tu la langue du pays ?
J’apprends le néerlandais. C’est assez proche de l’allemand, avec des mots d’anglais et de français. Je m’en sors à l’écrit. La grande difficulté est l’oral. J’ai beaucoup de mal à reproduire certains sons et l’écart entre ce qui est écrit et la prononciation est énorme!
Que fais-tu dans ce nouvel endroit ?
Je me suis inscrite au début à l’accueil des Francophones pour rencontrer des gens. Je prends des cours de néerlandais. J’ai pris des cours de photo. J’ai fait une formation sur l’Ennéagramme et des cours en ligne (MOOC) sur la digital photography et le social media management en vue de ma reconversion professionnelle.
Je travaille désormais de la maison en tant que contributing writer and photographer pour TravelGluttons.com, un site internet sur les voyages et la gastronomie. Je suis également modérateur pour une fondation, Expats in the Hague, sur Facebook.
Qu’est-ce qui te plait dans ce nouvel endroit ? Et qu’est ce tu aimes moins ?
La proximité des amis et de la famille est un plus indéniable. L’accès à la culture est grande ici. Il y a de merveilleux musées, des expos intéressantes, de belles villes. Par contre il y a un manque certain d’exotisme. L’Asie me manque terriblement, son énergie créative, le mix des cultures et la découverte des pays.
Est-il facile de partir en week-end ?
Oui, déjà en voiture on peut facilement aller au Danemark, en Allemagne ou en Belgique. Le Nord de la France n’est pas loin ou Paris tout simplement. Il y a aussi pas mal de low cost, le ferry pour l’Angleterre, le train. Bref si on veut faire quelque chose on peut toujours trouver.
Les caractéristiques de ton nouveau pays d’accueil :
Parle nous un peu des sujets suivants :
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Le climat :
Pluvieux, venteux, humide. Comme nous sommes en bordure de la mer du Nord, le temps est très changeant (un peu comme en Bretagne). Il ne faut donc pas s’arrêter de faire quelque chose s’il pleut.
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La nourriture :
Les Pays-bas ne sont pas reconnus pour leur gastronomie. Par contre on trouve beaucoup de restaurants Thais et indonésiens qui sont excellents. Et puis des français, italiens, grecs, argentins, on a le choix.
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La scolarisation :
Mes enfants sont au lycée français de la Haye qui est pas mal. Il n’est pas très grand et ils s’y sentent bien. L’intégration a été facile.
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Les vacances :
Nos enfants ont les mêmes vacances qu’en France avec des jours fériés hollandais qui ne sont pas nombreux.
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La santé :
Grosse surprise, et grosse déception. Ce n’est pas cher mais vraiment pas top. Il ne vaut mieux pas être malade ici ! On profite des vacances pour aller chez un médecin français.
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La conduite :
Comme en France avec une tendance à rouler vite. La difficulté ce sont les vélos : ils sont partout, ils vont super vite. Il faut vraiment être vigilant même en tant que piéton !
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La censure :
Aucune.
Qu’est ce qui te dérange le plus dans les habitudes et mentalités de ton nouveau pays d’accueil ?
Les néerlandais sont très directs, voire presque malpolis pour nous. Il n’y a aucun filtre chez eux. Il faut donc s’ajuster, ne pas prendre les choses personnellement et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Sinon ils sont serviables, parlent facilement.
As-tu des habitudes ?
J’ai mes habitudes dans mon quartier qui est proche de l’école de mes enfants et qui est très commerçant. Il y a très peu de grandes surfaces ici. Je fais donc mes courses dans des petits commerces de mon quartier et j’adore. Je prends aussi souvent un café avec les copines après avoir déposé mon fils à l’école. Il y a plein de petits cafés sympa et dès qu’il y a un rayon de soleil, tout le monde se met en terrasse avec un plaid !
Décris-nous ton nouveau cadre de vie :
Nous habitons une maison typiquement néerlandaise sur trois étages au dessus d’un commerce car nous sommes sur la rue commerçante. Tout est proche. Restaurants, commerces, poste. Ma fille va à l’école en vélo. Je fais toutes mes courses dans le quartier. Les copains et copines des enfants sont proches. C’est donc facile pour eux de les voir.
Quel serait ton bilan général de cette année passée ?
Des hauts et des bas. Nous avons fini notre année à Singapour par un fabuleux voyage à Bali. Dire au revoir à Singapour a été un vrai déchirement pour tout le monde. Nous adorions vivre là-bas et n’avions pas envie que cela se termine si tôt.
L’adaptation à La Haye pour les enfants fut facile. Ils se sont sentis très vite bien dans leur école et adorent où on habite. Ils sont plus proches de leur école et des copains/copines. Ce fut plus dur pour mon mari qui a du coup le trajet tout les jours pour aller travailler à Amsterdam. Et pour moi, l’intégration a été difficile car je n’avais vraiment pas envie de revenir en Europe. J’ai mis du temps à me faire des amies, à recréer un réseau et à trouver un sens à ma vie. Je suis désormais sur une phase ascendante. J’ai une coach professionnelle qui m’aide à structurer ma reconversion professionnelle. Je contribue à un site internet et j’acquière de l’expérience en social media.
Merci pour ces réponses et bonne continuation !
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